Parc éolien d’Arques-Ségur : « On saccage des zones humides »

  • Le collectif a planté une pancarte « Drainage non autorisé » sur feu l’ancienne tourbière du Moulinou.
    Le collectif a planté une pancarte « Drainage non autorisé » sur feu l’ancienne tourbière du Moulinou.
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Centre Presse

En première ligne depuis 2008 pour la défense du Lévezou face, notamment, à la réalisation de nombreux parcs éoliens, le collectif Agir pour le Lévezou monte une nouvelle fois au créneau pour dénoncer « le saccage de zones humides ».

C’est sur le site de construction de la 2e tranche, soit 5 éoliennes, du parc d’Arques-Ségur, au lieu-dit du Moulinou (Laissac) que ce saccage a été constaté. Et ceci, alors même qu’une des prescriptions du permis de construire interdisait au promoteur du projet (EVO et Juwy, rachetée par la société Quadran en 2016, puis rachetée par Direct Energie qui vient elle-même d’être rachetée à hauteur de 73 % par Total) d’y toucher.

« Les travaux de terrassement ont fortement impacté la zone humide qui se situe en amont immédiat du ruisseau de l’Altou, résume un membre du collectif, Jean Marty. Or, ces travaux n’étaient pas prévus dans le projet. Une étude d’incidence Loi sur l’eau aurait dû être réalisée et portée à la connaissance de l’administration avant d’obtenir le permis de construire. Une étude d’impact a bien été réalisée - par un cabinet mandaté par le promoteur -, précise encore Jean Marty, mais la présence des zones humides n’apparaît pas. »

Le collectif a bien tenté d’alerter les agents de l’Onema (police de l’eau), par rapport au saccage de la zone, mais lorsqu’ils sont arrivés sur place la zone humide de 5 000 m² avait été raclée et recouverte de pierres. « Difficile dans ce cas de dresser un quelconque constat », analyse le collectif. Sur place, en effet, impossible d’imaginer que, quelques semaines plus tôt, une tourbière pleine de vie jouait encore son rôle d’éponge et de piège à carbone.

Des drains enfouis sous des tonnes de pierres canalisent désormais l’eau 500 mètres plus bas. Si zone humide il y avait, elle a, aujourd’hui, totalement disparu. « Si cela avait été le fait d’agriculteurs, ils auraient été sanctionnés, et c’est normal », estime à ce propos Thierry Contastin, vice-président de la section environnement à la FDSEA.

Un « deux poids deux mesures » en faveur des promoteurs de l’éolien particulièrement « irritant » pour les membres d’Agir pour le Lévezou. Aussi, si un retour à la normale semble désormais fortement compromis pour la zone humide du Moulinou, en revanche, pour celle de Galan. « il est encore temps d’inverser la tendance », estiment les membres du collectif.

Située à quelques centaines de mètres du Moulinou, la tourbière de Galan est encore intacte. « Pour combien de temps », interrogent les membres du collectif. C’est en effet à proximité de Galan (Ségur) que la 3e tranche de ce projet éolien de 14 mâts au total est prévue. « Il est encore temps d’inverser la tendance », concluent les membres du collectif en plantant une nouvelle pancarte sur laquelle on peut lire cette fois : « Tourbière de Galan = zone à défendre ».

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