Grève à l’hôpital de Decazeville : "Où sont les élus ?"

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    Grève à l’hôpital «Où sont les élus ?»
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Centre Presse Aveyron

Avec une non-réponse aux deux courriers, les grévistes ont le sentiment de se faire balader par l’ARS.

En dépit d’un vendredi coincé entre un jour férié et un week-end, c’est encore environ 80 personnes qui ont participé, hier, au piquet de grève quotidien devant l’accueil de l’hôpital. Un mouvement qui a commencé le 2 mai dernier faute de réponse de l’ARS (Agence régionale de santé) Occitanie pour fixer une date de rendez-vous aux salariés avec la directrice Monique Cavalier.

Avec maintenant un mois de non-réponse aux deux courriers, les grévistes ont le net sentiment de se faire balader voire mépriser par l’ARS, ce qui ressemble de plus en plus à un pourrissement de la situation.

Sauf que le temps joue contre l’hôpital puisque les grévistes demandent ni plus ni moins que l’ARS mette en œuvre ses engagements d’activités pour l’hôpital après la fermeture de la maternité, car avec le désastreux système de T2A (paiement à l’acte), la baisse d’activités conduit à un inexorable étranglement budgétaire, une asphyxie financière qui menacerait l’existence de services. 

Et pour l’heure, l’absence de concrétisation des promesses devient suspecte, même inquiétante.

Peut-on vraiment attendre du projet médical partagé, qui sera dévoilé le 22 mai au comité stratégique du groupement hospitalier de territoire (GHT), un contenu équilibré entre les établissements de Rodez, Villefranche-de-Rouergue et Decazeville ? Un projet sans arrière-pensées hégémoniques ni cannibales dont Decazeville serait le plat de résistance ?

Le labo est ouvert au grand public

Les personnels et plusieurs médecins s’inquiètent de la perspective de perdre en 2020 l’accréditation en bactériologie pour le laboratoire d’analyses : « Que se passera-t-il en cas de méningite, alors qu’il faut des résultats immédiatement ? Et qu’adviendra-t-il des cinq emplois decazevillois au labo de Figeac, car Figeac travaillera sans doute avec Cahors ? ».

Les personnels entendent mieux faire savoir que le labo de l’hôpital est ouvert au grand public pour les analyses et que les résultats sont communiqués très rapidement, notamment avec la liaison Internet avec les médecins. « Nous avons des compétences à Decazeville. Que ce soit en viscéral, kiné, labo, soins... Nous ne voulons pas faire un CHU mais développer ce que nous savons bien faire. Des médecins et chirurgiens extérieurs pourraient parfaitement programmer des consultations et interventions à Decazeville. Certains médecins de l’hôpital n’ont pas tous conscience de nos compétences. Nous devons les informer et les sensibiliser pour qu’ils se battent davantage pour cet hôpital. »

Un malaise grandissant

La CME (commission médicale d’établissement) du 17 mai pourrait en être l’occasion ; tout comme le rendez-vous du 22 mai du GHT pourrait être l’occasion de faire entendre les revendications decazevilloises. «Nous avons besoin du GHT et de l’ARS. »

Les grévistes ont aussi fait état d’un malaise grandissant et de risques psychosociaux :

« C’est la première fois que des médecins demandent à être assistés par des représentants du personnel lors d’entretiens avec la direction ou le DRH, pour qu’il y ait au moins un témoin de l’entretien. La direction déplore que les médecins ne restent pas ; or, certains vont dans des hôpitaux alentour. Il y a peut-être des questions à se poser. »

Hier, les salariés grévistes ont reçu le soutien de Laurence Cahors (UL CGT du Bassin), Hubert Bessolles (CGT SAM), Marlène Noygues (UL CGT Capdenac) et Dominique Feyt (CGT Ratier Figeac), qui ont plaidé pour une convergence des luttes.

« Où sont les élus ? Certains ont pris des engagements pour défendre l’hôpital, où sont-ils ? Où sont aussi les élus locaux, c’est tout de même l’hôpital de leur territoire », lançait Laurence Cahors. « Où est la députée qui venait à la manif avant son élection pour défendre l’hôpital, et que l’on ne voit plus maintenant? On pourrait se rappeler à son souvenir », lançait Hubert Bessolles.

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