Ebola en RDC : l’épidémie « n’est pas encore une urgence internationale »

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Tandis que l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) continue de s’intensifier, l’OMS a estimé ce 18 mai que la situation ne représentait pas une urgence de santé publique de niveau international. Toutefois, l’épidémie inquiète et sur le terrain, les mesures pour lutter contre la propagation du virus se mettent peu à peu en place. Parmi elles, un essai clinique pour un vaccin.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tranché. L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola en RDC ne constitue pas pour le moment une urgence de santé publique de niveau international. Toutefois, le nombre de décès s’élève à ce jour à 25, sur un total de 45 cas dont 14 confirmés et 3 concernant des personnels de santé. Partie il y a dix jours d’une zone rurale du nord-ouest du pays, l’épidémie s’est désormais propagée à Mbandaka, ville d’environ 1,5 million d’habitants.

Cette extension de la présence du virus inquiète. Voilà pourquoi l’OMS estime désormais le risque posé par l’épidémie au niveau national comme « très élevé », alors qu’il était « élevé » dans sa précédente évaluation. Le risque régional pour 9 pays voisins passe lui, de « modéré » à « élevé ».

Prendre en main la situation

En outre, en collaboration avec Médecins sans frontières (MSF) et les autorités locales, l’OMS a intensifié sa réaction sur le terrain. « Dans les prochains jours, plusieurs dizaines de tonnes de matériel arriveront à Mbandaka : kits médicaux, kits de protection et désinfection […], kits logistique et d’hygiène […] ainsi que des médicaments palliatifs utilisés pour traiter les symptômes de la fièvre hémorragique », indique MSF.

« Le déploiement très récent de laboratoires décentralisés, près des deux point actifs, à Bikoro (origine de l’épidémie) et Mbandaka, permet d’améliorer la prise en main de la situation », explique Luis Encinas, coordinateur vaccin pour MSF en RDC. Toutefois, « nous nous trouvons dans une situation encore pas tout à fait claire et maîtrisée, avec de nombreux clusters et de nouveaux cas », témoigne-t-il. « L’isolement est un des points clés à intensifier, tout comme la mise en place de rites funéraires protégés. »

Un élément semble pourtant porteur d’espoir. Contrairement à l’épidémie de Sierra Leone, Guinée, Liberia de 2014, « les autorités de RDC connaissent Ebola et savent comment réagir ».

Candidat vaccin sur le terrain

Autre point d’importance, le vaccin. « MSF travaille étroitement avec le ministère de la Santé et l’OMS dans le but de mettre en place un plan de vaccination contre Ebola, et ainsi prendre une mesure supplémentaire pour contrôler l’épidémie », indique l’ONG. Il s’agit d’une étude clinique avec le candidat vaccin de Merck, le rVSVDG-ZEBOV-GP.

« Les deux phases de l’essai seront mises en œuvre dans la zone de Bikoro, à partir de la semaine prochaine normalement », note Luis Encinas. Une information confirmée par l’OMS dans une conférence de presse ce 18 mai, qui précise que « 4 000 doses ont été livrée à Kinshasa » et que « la vaccination concernera aussi la région de Mbandaka ».

La première étape concernera les populations à risque que sont « les travailleurs de première ligne comme les médecins, infirmiers, fossoyeurs et responsables d’investigations dans les communautés », explique Luis Encinas. La seconde phase de l’étude concernera les contacts directs et indirects (contacts de contacts) des premiers candidats ayant été testés positifs. « Nous parlons de vaccination en anneau. Et pour chaque cas, on estime entre 80 et 120 contacts. »

Même si le vaccin est considéré comme « efficace et sûr, nous n’allons pas nous appuyer uniquement sur cet outil », a indiqué le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Nous pensons qu’il s’agit d’une des nombreuses mesures à appliquer pour lutter contre l’épidémie. » Parmi ces mesures, « le traitement rapide et isolement des malades, localisation et suivi des personnes ayant été en contact avec des cas, sensibilisation des populations à propos de la maladie, mesures à prendre pour l’éviter, lieux de prise en charge, soutien aux soins médicaux et changement temporaire des comportements culturels lors des funérailles », détaille MSF.

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Source : Destination Santé

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