Millau : "Il y a de vrais trésors dans les archives de la ville"

  • Yohann Alarçon, ici avec la Charte des privilèges de 1187.
    Yohann Alarçon, ici avec la Charte des privilèges de 1187. CPA
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Centre Presse Aveyron

Yohann Alarçon, archiviste de la ville depuis octobre 2018, a ouvert les portes.

Si la machine à voyager dans le temps n’a pas encore été inventée, faire un tour du côté des archives municipales peut déjà permettre de déambuler à travers les siècles. Des trésors du passé dont Yohann Alarçon, archiviste de la Ville depuis le mois d’octobre 2018, est en quelque sorte le gardien. Avant de poser ses valises dans la cité du gant, l’archiviste originaire d’Auch a travaillé aux quatre coins du pays, de Bagnères-de-Bigorre à Nevers, en passant par la Guadeloupe et l’Alsace, où il a réalisé différentes missions, allant de la gestion de fonds photographique au tiers archivage.

Tout en haut de la Maison des Entreprises, au sein d’une équipe de quatre personnes, Yohann Alarçon est désormais en charge de gérer les archives municipales.

Plus d’un km d’archives

"Une de mes premières missions ici a consisté à gérer les archives d’après la seconde guerre mondiale, explique l’historien de formation. Il fallait faire du tri pour libérer de l’espace, on a par exemple détruit 20 ans de factures que nous n’avions plus l’utilité de garder." Classées en trois grandes périodes et conservées à la Maison des Entreprises ainsi qu’au sous-sol de la mairie, les archives millavoises représentent pas moins d’1,3 km de documents. Sur les étagères, les documents sont gardés précieusement et annotés, pour faciliter leur identification.

Etat-civil, archéologie, journaux, documents relatifs aux hôpitaux, hospices et à l’éducation ou encore fonds privés donnés par d’anciens maires, associations ou chercheurs : la liste des archives s’avère longue.

"Il y a de vrais trésors ici que l’on ne retrouve pas dans beaucoup de villes, poursuit Yohann Alarçon, un procès de notaire datant de 1286 entre les mains. Les registres détenant les décisions communales remontent aux délibérations des Consuls, dans les années 1800."

L’on pourrait encore citer le livre d’or d’Emma Calvé, les archives de l’Association pour la promotion de l’agriculture sur le Larzac (APAL) ou les sceaux du roi d’Aragon qui datent du Moyen-Âge… L’autre grand chantier dans lequel Yohann Alarçon s’est lancé, c’est de poursuivre la réalisation d’inventaires précis des archives, mission déjà commencée par Jacques Frayssenge. "Le but est de faciliter les recherches, détaille-t-il. Les inventaires seront ensuite mis en ligne et les utilisateurs pourront faire des recherches en plein texte, c’est-à-dire que les mots-clés ressortiront. " Yohann Alarçon compte également ouvrir les archives municipales vers le public. " Le métier d’archiviste est vraiment très varié, il va du très récent au très ancien. C’est intéressant de voir comment la vie se passait avant. " Au quotidien, Yohann Alarçon classe le passé, pour que dans un avenir plus ou moins proche, peut être, quelqu’un puisse se pencher sur ce qui fut notre présent.

De 1187

Le document le plus ancien conservé dans les archives municipales date de 1187.
Il s’agit de la Charte des privilèges accordés à la ville de Millau par Alphonse II d’Aragon, vicomte de Millau.
Un double du document a d’ailleurs été réalisé, au plus près possible de l’original.

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