Salles-Curan. Les étonnants écrits de Pierre Prion

  • Pierre Lançon, Jacques Frayssange et Orest Ranum ont été accueillis et félicités par le président Serge-Charles Bories pour cette conférence si vivante et étonnante.
    Pierre Lançon, Jacques Frayssange et Orest Ranum ont été accueillis et félicités par le président Serge-Charles Bories pour cette conférence si vivante et étonnante.
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CORRESPONDANT

Certains se souviennent sans doute de la publication faite, il y a déjà quelques années, par le professeur américain Orest Ranum et son collègue Emmanuel Leroy-Ladurie de "Pierre Prion, scribe".

Partant du contenu de la "Chronologiette" laissée par Pierre Prion, cette chronique offre sur une quinzaine d’années la relation quasi-journalistique d’un fin observateur des travaux et des jours au siècle des Lumières. Invité par les "Amis d’Eugène Viala et du Lévezou", le professeur Orest Ranum introduisit le sujet que développèrent ensuite, et avec quel talent, Jacques Frayssenge, coprésident de la Société des lettres, des sciences et des arts de l’Aveyron et Pierre Lançon, historien moderniste, bibliothécaire de la dite société et également archiviste de Conques. Les échanges entre les deux conférenciers ont mis en évidence toute la richesse de la relation que Pierre Prion a magnifiquement laissée, dans une langue de son temps, pleine de charme et de poésie. Fils de notaire né à Réquista, l’auteur, scribe à l’âge de 12 ans, quitte en 1712 son Rouergue natal pour se mettre sous la protection du marquis d’Aubais, dans le Gard, grand érudit méridional. Prion deviendra tour à tour copiste, secrétaire, précepteur, cuisinier, valet de chambre… Il accompagnera son maître et sa famille dans tous leurs déplacements dans la France de Louis XV. Si Prion révèle de véritables talents d’écrivain, l’intérêt de son œuvre littéraire réside avant tout dans sa manière de décrire le monde qui l’entoure, avec un sens aigu de l’observation qui fait de lui un véritable sociologue.

Ses carnets manuscrits ont été fortuitement retrouvés dans les archives de la Société des lettres, des sciences et des arts de l’Aveyron par Orest Ranum dans les années 50. Emmanuel Leroy-Ladurie fut conquis par cette découverte et en encouragea la publication. Ces notes constituent l’œuvre d’un témoin de son temps et cela sans complaisance, petit Rouergat balloté et chahuté par les hasards de la vie d’alors. Pierre Lançon et Jacques Frayssenge ont su rendre vivante la parole de Prion et cela devant un public nombreux et totalement séduit.

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