Au Losc, Rodelin n'a plus rien d'un gamin

  • Sylvio Rodelin, s'impose désormais au Losc.
    Sylvio Rodelin, s'impose désormais au Losc. Reproduction Centre Presse
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Maxime Raynaud

LIGUE 1. Formé au Rodez Aveyron football,  l'attaquant Sylvio Rodelin explose avec le Losc après être passé par le FC Nantes. Une belle réussite pour le Réunionnais de 23 ans qui outre son talent, était aussi connu pour sa nonchalance dans le club aveyronnais.

D'une nonchalance parfois agaçante, le Réunionnais formé à Rodez est passé aujourd'hui à une réussite insolente à Lille. Une frappe en demi-volée et une lucarne. Puis une joie sans feinte. Celle d'un gars de 23 ans qui vient (vraiment) d'éclater aux yeux de toute la France. Dimanche, en prime-time sur Canal +, Sylvio "Ronny" Rodelin s'est offert bien plus qu'un quart d'heure de gloire. En égalisant pour le Lille OSC face aux Girondins de Bordeaux (2-1 score final), il a démontré à beaucoup ce que d'autres avaient déjà perçu à son contact : la confirmation d'un « potentiel incroyable ».

« Potentiel incroyable »

Il y a peu, lorsque vous interrogiez ceux qui le croisaient quand il portait le maillot du Rodez Aveyron football, ils n'avaient que cette expression à la bouche. "En terme de talent pur, je n'avais jamais vu ça à Rodez, se souvient d'ailleurs Nicolas Trottier, aujourd'hui entraîneur de la réserve du Raf mais qui a côtoyé le garçon alors qu'il faisait ses classes en 15 ans Honneur Ligue (2004-2005). Ce qui est impressionnant avec lui, et c'était déjà le cas à l'époque, c'est autant de qualités techniques avec un gabarit pareil". Quelques années plus tard, le grand échalas de Saint-Denis-de-La-Réunion a certes pris dix kilos, il n'en a pas pour autant perdu ses qualités "de un contre un, de frappe de balle et de capacité à être décisif", énumère Trottier. "Et maintenant, il défend !"

Gommer son pricipal défaut : la nonchalance

Mais il a surtout su gommer son principal défaut : la nonchalance. "C'était un garçon très attachant, adorable mais qui pouvait être énervant par son côté dilettante", ajoute le Rieupeyrousain. "Il fallait être derrière lui", renchérit Pascal Guitard, alors entraîneur principal des 15 ans et à l'origine de son passage d'Onet à Rodez . "Un jour, en stage, on lui avait d'ailleurs dit que s'il ne corrigeait pas cette attitude, il ne jouerait plus. Et ça a changé", ajoute celui qui a longtemps couvé le jeune Ronny. Car au-delà d'un indéniable talent, Rodelin, un temps comparé à Guillaume Hoarau par Élie Baup alors qu'il évoluait à Nantes, c'est aussi ça : une capacité de remise en question et des pieds sur terre.

Et maintenant il défend

"Il a toujours cru en lui. Et, autour de lui, sa mère et son père lui ont permis de rester humble, témoigne Anthony Beuve, ancien gardien du Raf désormais à Cannes (CFA) et resté proche du joueur. Au début, on n'arrêtait pas de lui dire : 'Essaye de donner plus'. Il ne comprenait pas. Puis il est devenu plus mature et a pris conscience de ses qualités. Et maintenant, il défend !" "Il s'est aperçu que s'il ne bossait pas plus, sa chance passerait", abonde Pascal Guitard. Une métamorphose qui a pris son temps au fil des transferts et de périodes pas toujours roses. Mais ça valait le coup d'attendre. Dimanche, Sylvio "Ronny" Rodelin l'a prouvé de la meilleure des manières.

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