Capdenac-Gare : Nutergia, quand le bien s'allie au bio

Tout a commencé à la fin des années 80, dans un garage en plein cœur de la cité cheminote. Originaire de Figeac, biologiste, spécialisé en micronutrition et docteur en pharmacie, Claude Lagarde a ouvert là un labo, une annexe de celui qu'il possédait déjà dans la sous-préfecture lotoise voisine... Nutergia venait de naître. Ce nom a été choisi car il exprimait la démarche bionutritionnelle : « Nut » pour nutrition et « Erg (o) » pour action (en grec). En clair, cela veut dire : « laboratoire de la nutrition active ». Le baptême juridique a eu lieu en 1989. Si les consommateurs favorisent aujourd'hui les produits naturels destinés à préserver la santé, ce chercheur avait un coup d'avance avec ces compléments alimentaires. Avant-gardiste en la matière, il est toutefois resté dans sa bulle de scientifique. Le potentiel de la formule était énorme mais elle est longtemps restée confidentielle.

Antoine Lagarde, le chef d'orchestre

Après un déménagement dans la société des Taillades, la société a pris une autre dimension à l'arrivée d'Antoine Lagarde, un des enfants du fondateur (Sylvain, son frère, s'occupe de l'Espagne ; leur sœur Caroline a en charge le réseau suisse). Expert comptable de formation, il a cru en ces produits. « Mon père était un créatif mais il manquait d'ambition, explique-t-il. Disons que j'ai revêtu la tenue de chef d'orchestre en m'intéressant au marketing, à la diffusion et à la communication ». Au 7e rang dans l'Hexagone Âgé de 43 ans, dont 15 de fidélité dans la maison, né à Villefranche-de-Rouergue (sa mère est native de Villeneuve), Antoine Lagarde a vécu de près la progression vertigineuse de l'entreprise familiale : 15 collaborateurs et 2 millions d'euros  de chiffre d'affaires à son arrivée, 150 personnes et 22 millions d'euros en 2011. Probablement 24 millions d'euros cette année, dont entre 5 et 6 millions d'euros à l'export.

Les pharmacies pour clients

Il existe 400 marques de compléments alimentaires en France et Nutergia figure au 7e rang. «On peut parler d'un bon résultat », se réjouit le directeur général. « On s'appuie sur de bonnes bases et on a su répondre à une demande qui opte pour les produits naturels au détriment des médicaments, insiste-t-il volontiers. On a doublé les opportunistes qui ont misé sur un phénomène de mode, pendant que nous, on travaillait sur un phénomène de fond. Cette durée prouve la consistance de notre démarche. Et puis, il y a les Hommes avec une forte identité locale et un recrutement dans un rayon très proche ». L'effectif est scindé en quinze services, dont un dépôt logistique à Villeneuve-d'Aveyron depuis deux ans, œuvrant, autour d'une soixantaine de produits, avec, pour clients, énormément de pharmacies. Notamment en Aveyron où Nutergia fait partie du Top 3 des fabricants les plus diffusés. Si la gamme est « vaste, très complète et équilibrée » (c'est Antoine Lagarde qui l'assure), le produit phare reste Ergyphilus, un probiotique proposé en trois déclinaisons. En attendant d'en savoir plus sur le lieu où sortira de terre le bâtiment neuf et écologique, qui servira de vitrine pour la recherche et le développement - lire le détail ci-dessous -, le laboratoire Nutergia doit se lancer dans de grandes manœuvres qui doivent aboutir avant le 14 décembre. Dans le cadre d'une loi européenne en matière de communication sur les compléments alimentaires, il doit revoir tous ses catalogues et le site internet. Un autre chantier d'envergure...