Michaël Platze, captain’Flip à Saint-Affrique

  • Michaël Platze possède une vingtaine de flippers de collection, chez lui près de Saint-Affrique.
    Michaël Platze possède une vingtaine de flippers de collection, chez lui près de Saint-Affrique. F.V./Centre Presse
  • Quand il intervient sur un vieux flipper, il propose toujours des pièces neuves car les réparations coûteraient trop cher.
    Quand il intervient sur un vieux flipper, il propose toujours des pièces neuves car les réparations coûteraient trop cher. F.V./Centre Presse
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F.V.

Il connaît toutes les mers du Nord qu’il sillonne sur son pétrolier. Mais lorsque le capitaine jette l’ancre, c’est loin des côtes et c’est en Aveyron qu’il rejoint femme, enfants et flippers dans un petit village près de Saint-Affrique, une maison d’Ali baba, haute en couleur et en années yéyé, pleine de trésors, de collections, baby-foot, juke-box, consoles de jeux. Sur lesquels veille une sorte de Dark Vador géant, plus impressionnant encore qu’un rottweiler !…
 

Comme la plupart des collectionneurs, Michaël Platze s’est donné une première impulsion avec le flipper de son enfance, "un oncle qui possédait un café et quelques machines" au fin fond des Pays-Bas. Le Haunted house de Gottlieb, "ma marque fétiche", qu’il a fait venir d’Italie, fait toujours partie des meubles ainsi que 17 autres machines.

Mais, ce n’est rien à côté d’autres qui collectionnent dans leurs salons ou leurs garages les souvenirs de cours séchés au fond d’un bistrot, comme un certain Enzo, dans le Tarn, spécialiste des flippers mécaniques. Il en possède 120. Un chirurgien parisien en a plus de 400 qu’il fait venir d’Amérique ou du Brésil. Le baron de Savignac possède 27 machines.

Vente en ligne

Ces as de la fourchette et de l’amorti se comptent par milliers et se retrouvent deux ou trois fois par an, à Sorgues, Saint-Étienne et ailleurs dans des salons, où ils essayent de nouveaux "flips" et comparent leurs scores, échangent des machines ou des pièces d’occasion. Des salons ? "Il en pousse tous les ans" qui répondent à la demande croissante de ces collectionneurs. Le marché du flipper comme le phœnix renaît de ses cendres ; des petites entreprises tentent l’extraball, comme celle de Michaël et Corinne Platze, créée en décembre 2012, unique dans la région Midi-Pyrénées, et qui commercialise, via un site "Zpeakabonks pinball paradise", des lance-billes, des caoutchoucs, des plots... Au total, plus d’un millier de pièces neuves de flippers toutes marques. La société est également distributeur exclusif pour la France de vitres de fronton et plateaux produits par une entreprise canadienne, Classic playfield reproduction, et du flipper Captain Nemo du fabricant espagnol Quetzal pinball.

Pour faire danser la bille

Michaël Platze n’entend pas, pour autant, profiter de l’aubaine : "Aujourd’hui, beaucoup jouent de ce nouvel engouement pour le flipper en vendant des machines à des prix exhorbitants. La nouvelle génération ne jure que par le Madness Medieval (Williams 1997) qui vaut plus de 6 000 € d’occasion. C’est n’importe quoi !".

Les vendeurs de ces flippers d’occasion, à plus de 2 000 €, justifient leur valeur par rapport au nombre d’heures passées à les remettre en état. "Quand une machine électronique a passé plus de 30 ans au fond d’une grange, vous imaginez un peu le boulot. Allez jeter un œil un jour dans le ventre d’un flipper et vous comprendrez !", remarque l’un d’entre eux. Et effectivement, le ventre en question grouille de fils, cartes éléctroniques, ampoules, ça clignote de partout. À en perdre son latin.

"Personnellement, quand on me demande d’intervenir sur un vieux flipper, je propose une remise en état avec des pièces neuves, glisse Michaël Platze. Ça reviendrait trop cher de réparer". Et du temps, il en faut au batelier collectionneur aveyronnais pour naviguer entre deux mondes, à bord d’un superbe vaisseau spatial, pour faire danser la bille, entre les soucoupes et les missiles... Le Terrien veut en découdre avec les scores à quatre milliards, les Aliens et les petits bonhommes verts qui kidnappent les jolies blondes en robe blanche. "Attack from Mars", un des derniers rentrés, est un monstre de technologie, bardé de capteurs et doté d’une voix extraordinaire. À la Pink Floyd !

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