Football : Elodie Woock, "J’aurais aimé continuer"

  • "J'aurais aimé continuer, faire un cycle", assure Elodie Woock.
    "J'aurais aimé continuer, faire un cycle", assure Elodie Woock. Reproduction Centre Presse
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Maxime Raynaud

Élodie Woock, qui a annoncé vendredi dernier qu’elle quitterait son poste de coach des demoiselles du Raf (Division 1 féminine) à la fin de la saison, dresse un bilan positif mais contrasté de sa saison.
 

Comme à la fin de toute aventure, la question qui s’impose est celle du bilan. Le considérez-vous comme positif ?
Oui, aussi bien collectivement qu’individuellement puisqu'on a assuré le maintien avant les derniers matches. Après, je suis un peu déçue dans la mesure où j’aurais aimé continuer,  faire un cycle comme on dit. Mais il y a la réalité économique...

C’est-à-dire ?
Moi, le foot, ce n’est pas ce qui me fait vivre. C’est ma passion mais j’ai aussi un boulot qui me permet de remplir mon assiette. D'une certaine manière, c’est un luxe car je peux dire ce que je pense. Mais le mauvais côté, c’est que j’ai aussi des contraintes d’emploi du temps.
 

Vous avez évoqué votre franc-parler. Cela fait visiblement partie intégrante de votre méthode. Pensez-vous justement avoir réussi à imposer cette patte ?
Je pense avoir apporté un nouveau cadre qui correspond à ce qui transpire en moi, aux exigences du haut niveau. Autrement dit, la rigueur et la prise d’initiatives par exemple. J’ai hérité d’un groupe qui avait peu de prise de responsabilité. Chacun a sa méthode. La mienne, c’est celle à laquelle je crois. Les filles en ont retiré quelque chose comme elles en ont acquis d’autres auparavant. Bien sûr, il a fallu un temps d’adaptation.

Ne jugez-vous pas que cela a été long à se mettre en place comme en ont témoigné vos récentes « sorties » dans ces colonnes ?
J’ai ramé toute l’année ! Ensuite, c’est normal de faire pare-feu, de vouloir protéger ses joueuses. Et l’adaptation a été longue car il a fallu couper le cordon. Alors, oui, parfois, c’est parti au clash. Mais il fallait que j’assoie mon autorité et c’est comme ça qu’on est arrivé à un respect réciproque. Si je n’avais pas non plus eu le soutien de Jean-François Teffo (le président de l’association Raf, NDLR), ça aurait été beaucoup plus compliqué.

Regrettez-vous tout de même certaines de vos déclarations ?
Non, pas du tout. C’est propre à mon caractère même si j’essaie d’arrondir les angles au fil de mes expériences. Mais il fallait que j’amène les filles au plus haut. Et ça ne marche pas avec un discours de Bisounours (sic). Et quand  je vois le résultat - aucune défaite - depuis que je les ai comparées à des touristes, je  me dis que je le referais. Même si c’est peut-être maladroit, les filles sont aujourd’hui plus complètes car elles ont eu accès à autre chose.

Au final, que garderez-vous comme la chose la plus positive ?
Le fait d’avoir vu progresser le groupe. C’est la satisfaction car, en tant que coach, tu es là pour ça. Et même si le premier mot qui me vient quand je repense à cette saison est "compliqué", ça a été une année super enrichissante car je me suis prouvée que j’ai les épaules. D'accord, je me suis sentie souvent très seule mais j’ai continué avec ma philosophie car c’est celle à laquelle je crois. J’ai également eu la chance d’entraîner un groupe sain.

Ressentirez-vous quelque chose de particulier le jour de votre dernier match avec le Raf, le 26 mai face à Lyon ?
Bien sûr ! Mais j’ai déjà dit que je n’attendais rien. Personne n’est irremplaçable.

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