Basket: le coach de Rodez "très déçu" de quitter le club

Eric Occansey, le coach du Stade Rodez Aveyron Basket (Srab) n’a toujours pas digéré la descente de son équipe en N3. Déçu également par le comportement de certains, il ne sera plus sur le banc ruthénois la saison prochaine.  Entretien. 

En début de saison, vous avez signé un contrat de deux ans. Serez-vous encore le coach de Rodez lors du prochain exercice?

Non. Les dirigeants ne souhaitent pas me conserver pour diriger l’équipe première et je ne me vois pas dans un rôle de manager général. J’étais venu pour entraîner en Nationale et pas pour m’occuper des plus jeunes, même si je n’ai rien contre.

Avez-vous trouvé un nouveau club?

Je n’ai réalisé aucune démarche dans ce sens, ni mon agent non plus d’ailleurs. Fin juin, je vais retrouver ma ville de Gap où vit toujours ma famille. Ensuite, on verra si des propositions arrivent car il n’est pas dans mes priorités de prendre une saison sabbatique.

Que voyez-vous quand vous regardez dans le rétroviseur? 

Je suis à la fois surpris et pas surpris que les dirigeants ne me renouvellent pas leur confiance. Je pense que si on s’était maintenu, on ne serait pas en train de discuter de cela. En revanche, je suis extrêmement déçu. Et j’ai connu de grands moments de solitude.

Pourquoi?

Dans un premier temps, par le fait de ne pas avoir atteint l’objectif qui était le maintien; après, par certaines choses qui se sont passées durant la saison.

Lesquelles?

C’est un peu comme en politique. Il existe des intérêts pour les uns et les autres, des copinages et des alliances. À l’arrivée, il fallait un responsable et j’étais donc la cible idéale.

Et les joueurs?

Ce sont eux qui sont sur le terrain quand même et qui détiennent la vérité. Seulement voilà, je n’avais plus la confiance des gars, et particulièrement d’un noyau dur.

Vous avez souvent évoqué le recrutement pendant la saison.

Je trouve que pour qu’une équipe soit compétitive, elle doit avoir une colonne vertébrale fiable. Cela n’a pas été le cas. Il existe un gros écart entre la N3 et la N2, et peut-être que cela n’a pas été appréhendé de cette façon. Quant aux recrues, pour Cazalon et Cardenas, je n’ai pas eu mon mot à dire car ils avaient signé avant mon arrivée. Casseus, je misais sur lui mais il n’a pas eu le rendement escompté. Après, en décembre, il y a eu l’arrivée de Trinquier qui tombait bien puisque Doumbia s’était blessé. Sur le plan sportif, il n’y avait rien à redire mais, le problème, c’était son manque d’implication.

Vous n’avez pas non plus été épargné par les blessures (Doumbia, Balue).

Ce qui est une des explications au défaut de régularité car dans la quasi-totalité des matches, nous avons connu de gros trous qui ont coûté un paquet de succès. De plus, Vincent Da Sylva a réalisé de gros efforts pour revenir à 100% après sa blessure mais il n’a jamais pu récupérer totalement, Dawn Obadina a montré l’exemple en tant que capitaine, même à l’entraînement, mais derrière il n’a pas été suivi.

Il a également été évoqué des accrochages entre vous et des joueurs lors des entraînements.

La vie d’un groupe n’est pas un long fleuve tranquille. Certains préféraient "pleurer" sur des foutaises au lieu d’écouter les consignes. C’est un manque évident de respect. De toute façon, tout le monde n’a pas abordé la saison avec le même professionnalisme.

Quittez-vous tout de même le club en bons termes?

Il n’y a pas de soucis. Je n’ai aucune haine envers quiconque. Il existait un projet et j’avais deux ans pour y parvenir mais je n’ai pas eu les moyens pour arriver à satisfaire les dirigeants.