Rugby: le Stade Rodez Aveyron devra "recruter malin"

Le président du Stade Rodez Aveyron trace les grandes lignes du futur du club, dans sa globalité, pour les années à venir. Il assure également que l’équipe fanion visera la qualification pour les phases finales dès la saison prochaine. Rencontre. 

Vous êtes récemment passé devant la Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion (DNACG). Qu’en est-il ressorti?

Nous pouvons redémarrer en Fédérale1. Nous avons tout de même l’obligation de ramener nos fonds propres à l’équilibre au plus vite. Nous arriverons à cela grâce au fonctionnement quotidien du club, aux départs de joueurs et aux économies de tous les jours. Mais cela prend du temps. Il ne faut pas oublier qu’on a repris le club avec 1 millions d'euros à combler. On refait le club de A à Z et cela ne se fait pas en un jour! On vient tout juste de créer trois nouvelles structures qui aideront la maison mère: l’association SRA.

Peut-on dire à ce jour que le club est tiré d’affaire au niveau financier?

Non, le club a été dans une situation telle que ce n’est pas fini. C’est pour cela qu’on veut recruter intelligent. Et chaque recrue devrait faire suite à un départ. On ne veut pas retomber dans l’inflation des salaires. Pour assainir totalement la situation du club, il nous faudra encore un an.

Avec toutes ces mesures et les économies envisagées, l’équipe sera-t-elle compétitive la saison prochaine?

Oui bien entendu. L’objectif sera d’atteindre la qualification pour les phases finales. On se contentera de cela. Nous y parviendrons avec un recrutement intelligent et très ciblé. Il nous faut un bon pack. On a vu cette saison l’importance d’avoir de très bons avants. Trois joueurs ont déjà donné leur accord (lire par ailleurs) pour la saison prochaine. Quels statuts auront-ils? Tous seront pluriactifs. Nous aurons six contrats professionnels la saison prochaine. Ce sont ceux qui avaient déjà signé sous l’ancienne présidence. En revanche, certains devraient passer pluriactifs. C’est notre souhait. 

Quel sera le budget pour la saison prochaine?

Il sera d’un million d'euros alors que le précédent était de 1,7 million d'euros.

Cela peut-il permettre de vous inscrire durablement en Fédérale 1?

Oui car le budget moyen de Fédérale 1 est de 1,2 million d'euros. Et il ne faut pas se leurrer, tous les clubs souffrent économiquement avec le contexte actuel si ce n’est ceux qui bénéficient de mécènes. Périgueux, qui descend de Pro D2, a annoncé un budget prévisionnel de 900 000 euros  par exemple. Aujourd’hui, il faut recruter malin.

Votre prédécesseur a souvent évoqué une «fusion inéluctable» avec Decazeville dans le futur pour avoir un «grand club» en Aveyron. Quel est votre avis sur cette question?

Moi, je respecte l’histoire. Le Sporting a son histoire, tout comme Espalion, Millau, Lévezou Ségala, etc. Les regroupements sont des "Canada Dry" qui ne permettent pas d’avoir de l’ambition. Il y a de nombreux exemples comme la fusion Lannemezan-Tarbes qui s’est terminée en règlement de comptes sur la place publique! Nous sommes pour le respect de l’histoire. Mais en revanche, on est pour la mutualisation des outils comme cela se fait avec le centre de formation. Après, mélanger le bleu avec du rouge et jaune, ça fera "caca d’oie".

Pour la prochaine saison, on fait état d’une équipe réserve très jeune sur le modèle d’une formation espoir. Pourquoi ce choix?

Cela entre également dans le cadre d’un club formateur. Nous avons trop souffert cette saison d’une réserve mal structurée. D’autre part, les générations 19 ans et plus sont l’âge charnière dans tous clubs. Certains commencent à travailler, d’autres partent faire des études hors de l’Aveyron, d’autres partent, restent ou viennent car ils ont trouvé l’amour... On a beaucoup de chamboulements à cet âge-là. Alors, autant intégrer ces jeunes-là en seniors où ils progresseront davantage que dans des équipes où nous sommes obligées de faire des ententes pour aligner une feuille de match...

Dernièrement, vous vous êtes beaucoup rapproché du Rodez Aveyron football. Expliquez-nous?

Dans ma tête, le Raf c’est comme le Sporting. Nous ne sommes pas concurrents! On a tout à faire en commun en respectant l’identité de chaque club. On bénéficiera notamment de la billetterie électronique du Raf pour la saison prochaine. Et dans le cadre d’une rénovation du stade Paul-Lignon, on a tout à gagner à être davantage complémentaires que concurrents. Des actions en commun, avec le Raf, peuvent également être envisagées dans le futur.