Serbie: l'ex-chef des renseignements de Milosevic acquitté par le TPIY

  • L'ex-chef du renseignement serbe Jovica Stanisic (g) et son adjoint Franko Simatovic, le 30 mai 2013 au TPIY à la Haye
    L'ex-chef du renseignement serbe Jovica Stanisic (g) et son adjoint Franko Simatovic, le 30 mai 2013 au TPIY à la Haye AFP - Martijn Beekman
  • L'ex-chef du renseignement serbe Jovica Stanisic (c) arrive, le 30 mai 2013, au TPIY à la Haye
    L'ex-chef du renseignement serbe Jovica Stanisic (c) arrive, le 30 mai 2013, au TPIY à la Haye AFP - Martijn Beekman
Publié le
AFP

Jovica Stanisic, chef du renseignement serbe sous la présidence de Slobodan Milosevic, a été acquitté jeudi de crimes contre l'humanité et crimes de guerre lors des conflits en ex-Yougoslavie au début des années 90, le TPIY estimant que son but, en créant et soutenant une série d'unités spéciales, n'était pas la commission de ces crimes.

Le Premier ministre serbe Ivica Dacic a salué ce verdict, estimant qu'il avait "une grande importance pour la Serbie", tandis que l'Association des mères de Srebrenica le jugeait "incroyable et inadmissible".

"La chambre ordonne que vous soyez immédiatement libérés du centre de détention de l'ONU", a déclaré le juge Alphons Orie lors d'une audience publique à La Haye, où siège le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), allongeant la liste des acquittements prononcés récemment par le tribunal.

Jovica Stanisic, 62 ans, avait dirigé les services de renseignement de la sûreté de l'Etat (DB) au sein du ministère serbe de l'Intérieur avec son coaccusé et adjoint à l'époque, Franko Simatovic, 63 ans, lui aussi acquitté. M. Simatovic, dit "Frenki", était le "subordonné de confiance" de M. Stanisic, selon l'accusation.

"La chambre estime que l'accusation n'a pas prouvé au-delà de tout doute raisonnable que les accusés ont planifié ou ordonné les crimes retenus dans l'acte d'accusation", a dit le juge Orie.

Ce dernier a assuré que les deux hommes avaient organisé la création et l'entraînement d'unités spéciales, qui ont bel et bien commis des crimes. Mais il a estimé que l'assistance apportée par les accusés à ces unités "n'était pas spécifiquement destinée à la commission des crimes".

Nerveux lors de l'audience, jouant notamment avec le fil des écouteurs leur fournissant la traduction du jugement, les deux hommes ont été impassibles au moment de se lever pour entendre le verdict. Ils étaient ensuite visiblement émus après avoir salué leurs avocats, a constaté une journaliste de l'AFP.

Leurs unités spéciales, surnommées les "Scorpions" ou "Bérets rouges", ont commis de nombreux crimes, dont certains ont été filmés, comme l'exécution de trois hommes et de trois garçons d'une balle dans le dos près de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie.

Les deux hommes étaient poursuivis pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis pendant les guerres de Croatie (1991-1995) et de Bosnie (1992-1995), contre des civils non serbes dans le but de les chasser de territoires revendiqués par les Serbes.

Ils plaidaient non coupables et l'accusation avait requis la réclusion à perpétuité.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?