Inondations: l'Allemagne et la Hongrie attendent à leur tour la crue historique

  • Des bénévoles montent une digue artificielle au bord du Danube, à Mecser en Hongrie, le 6 juin 2013
    Des bénévoles montent une digue artificielle au bord du Danube, à Mecser en Hongrie, le 6 juin 2013 AFP - Attila Kisbenedek
  • Des bénévoles montent une digue artificielle au bord du Danube, à Mecser en Hongrie, le 6 juin 2013 Des bénévoles montent une digue artificielle au bord du Danube, à Mecser en Hongrie, le 6 juin 2013
    Des bénévoles montent une digue artificielle au bord du Danube, à Mecser en Hongrie, le 6 juin 2013 AFP - Attila Kisbenedek
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AFP

Le nord de l'Allemagne et la Hongrie redoublaient d'efforts vendredi pour contenir le danger d'inondations historiques, avec des milliers de personnes évacuées, tandis que d'autres régions d'Europe centrale découvraient l'étendue du désastre après la décrue.

La catastrophe a fait au moins douze morts en Europe centrale, dont huit en République tchèque, et provoqué des dégâts considérables: habitations endommagées, usines inondées, infrastructures dévastées...

En Allemagne, le président de la chambre de commerce et d'industrie, Eric Schweitzer, a rappelé que les inondations record de 2002 avaient coûté 11 milliards d'euros à l'économie. "Dans certaines régions, l'ampleur des dégâts devrait dépasser celle de 2002", a-t-il pronostiqué.

Alors que la crue se déplaçait vers le nord, la situation était particulièrement inquiétante sur les bords de l'Elbe, et ses affluents, où des villes envahies ou menacées par les eaux ont été en grande partie évacuées. Outre la grande cité ouvrière de Bitterfeld, connue pour son industrie chimique, la petite ville de Mühlberg constituait un point d'inquiétude.

Dans cette cité de 4.000 habitants (à 150 km au sud de Berlin), où plusieurs centaines de personnes ont suivi la consigne d'abandonner leur domicile, l'eau n'était pas encore entrée, mais l'Elbe a atteint le niveau de 9,89 mètres vendredi, juste 10 cm plus bas que celui des digues.

Des jeeps et des camions de la Bundeswehr et de la Croix Rouge étaient stationnés à l'entrée du bourg de 4.000 habitants transformé en camp retranché, où des dizaines de volontaires s'efforçaient de remplir aussi vite que possible des sacs de sable.

"Nous avons peur. Mais nous devons attendre ici que ça se passe car nous avons des animaux", témoignait auprès de l'AFP Silke Christen, 47 ans, qui possède un élevage de chevaux. Comme beaucoup, elle déplorait le manque d'information des autorités, et tentait de s'informer.

"Comme vous pouvez le voir, il y a le feu", ironisait un militaire, qui n'a pas voulu donner son nom.

En Basse-Saxe, près de Lunebourg, des centaines de militaires et volontaires civils ont travaillé ensemble toute la nuit de jeudi à vendredi pour renforcer des digues avec des sacs de sable.

Au total, 11.300 soldats allemands ont été mobilisés dans six Etats-régionaux.

Digues de protection

Parallèlement, la solidarité financière a commencé à s'exprimer. Outre l'aide d'urgence de l'Etat allemand promise par la chancelière Angela Merkel, et qui devrait dépasser 100 millions d'euros, le monde du football a décidé d'apporter sa contribution. Le Bayern Munich, champion d'Allemagne et d'Europe, a ainsi annoncé qu'il disputera un match caritatif au bénéfice des victimes.

En Hongrie également, les flots continuaient à gonfler vendredi et trois communes à 50 km en amont de la capitale Budapest étaient isolées par les eaux, Kisoroszi, Dömös et Pilismarót.

Dans le village de Györujfalu, qui compte 1.500 habitants à une centaine de kilomètres à l'ouest de la capitale, un glissement de terrain a affaibli la digue de protection, nécessitant la mobilisation de 400 soldats.

"Nous avons réussi à élever les digues à une hauteur suffisante et nous avons remis en place la partie qui s'était affaissée", a indiqué le maire Imre Attila Nagy.

Quelque 10.000 Hongrois ont passé la nuit à travailler sur les digues de protection le long des 700 km du fleuve.

Pour l'instant, 500 personnes environ ont été évacuées, mais ce chiffre pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliers selon un scénario pessimiste.

Partout où l'eau commençait à se retirer, le plus souvent très lentement, l'heure était à l'évaluation des dégâts.

En République tchèque, pays qui a payé le plus lourd tribut aux intempéries avec huit morts, les personnes évacuées commençaient à rentrer chez elles. "Les meubles, quand ils sont déjà secs, se fissurent de sorte qu'il faut les jeter, même les lits", a raconté à la télévision tchèque Pavel Petrus, habitant de Horin, un village au confluent des rivières Vltava et de l'Elbe, dont 700 habitants avaient été évacués mardi.

En Autriche, où le niveau des eaux baissait partout dans le pays, les agriculteurs craignaient le pire. "Si une telle inondation arrive une fois en dix ans, on n'a déjà pas de chance, mais nous avons été touchés en 2002, 2009, deux fois en 2012... Et cette année n'est pas encore terminée", avait déclaré jeudi à l'agence autrichienne APA Hubert Kapp, agriculteur à Aigen, en Styrie, où coule la rivière Enns.

Source : AFP

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