A moins d'un an des élections municipales, petit état des lieux très officieux dans les cinq communes urbaines. Aujourd’hui: Decazeville.
Dans moins d’un an, les électeurs de France et de Navarre s’en iront joyeusement (?) et massivement (?) élire leurs nouveaux conseils municipaux et, de fait, leurs nouveaux maires. À moins d’un an de cette échéance électorale très locale, que sait-on ou que croit-on savoir de ce qui se prépare dans les coulisses politiques du Bassin decazevillois ? Si certains scénarios semblent plus ou moins écrits à l’avance, ce n’est pas le cas partout, loin s’en faut. Petit état des lieux très officieux dans les cinq communes urbaines, à commencer dès aujourd’hui par Decazeville.
Un maire loin de faire l'unanimité
De par le décès du maire sortant Pierre Gadéa, Jean Reuilles a récupéré le fauteuil de premier élu en août 2011. Un fauteuil que l’ancien avocat juge à ce point confortable qu’il n’est pas question pour lui de l’abandonner. Mais, car il y a un "mais", Jean Reuilles est loin de faire l’unanimité. Si l’homme ne fait pas vraiment débat, le fonctionnement de l’élu est critiqué, en interne et en externe. Comment, déjà, ne pas évoquer les relations plus que tendues entre mairie de Decazeville et communauté de communes, tant il est vrai que Jean Reuilles n’a jamais digéré d’être battu par l’Aubinois André Martinez dans la course à la présidence communautaire. Au niveau municipal, ils sont beaucoup de conseillers à répéter à qui veut l’entendre qu’il est "difficile, voire impossible de travailler avec lui". Jean Reuilles est sans doute tout à fait conscient de l’image négative qu’il véhicule aux yeux de certains de ses «amis» politiques. Il le sait et c’est pourquoi il compte déjà ses partisans, quitte à en dénicher lui-même de nouveaux, dans l’hypothèse d’une primaire organisée au sein de la section locale du Parti Socialiste.
La députée ira, n’ira pas ?
L’idée d’une primaire est lâchée. Et qui dit primaire dit au moins un autre candidat à opposer à Jean Reuilles. Dans cette perspective, une personnalité s’impose de par sa légitimité et son poids politique: Marie-Lou Marcel. La loi sur le cumul des mandats devant attendre 2017, la députée peut donc briguer un mandat de maire. En a-t-elle vraiment envie ? Non. Ira-t-elle malgré tout au combat ? Très probablement, même si elle affirme n’avoir encore pris aucune décision. Mais poussée par bon nombre d’adhérents et autres cadres socialistes (dont certains s’évertuent à scier la branche du maire en place) et par certains représentants des partis alliés au PS (Verts, communistes, Front de gauche), on la voit mal ne pas y aller. Si tel devait donc être le cas, au regard des tensions existantes, on imagine assez mal une négociation à l’amiable avec Jean Reuilles et les derniers lieutenants qui lui sont restés fidèles.
Les "ténors" du PS dans l'ombre
La confrontation entre les deux personnalités apparaît donc comme une éventualité plausible dans le cadre d’une primaire PS, à moins d’un surprenant retournement de situation. Reste cependant à savoir avec qui Marie-Lou Marcel pourrait monter au front. Car son rôle de député l’amenant à être souvent à Paris, il lui faudra impérativement s’entourer de personnalités capables de tenir la boutique la plupart du temps. Qui ? Les noms des "ténors" de la section PS, Jean-Pierre Vaur ou Michel Nègre, circulent. Sauf que ces derniers n’ont aucune expérience municipale (faute d’avoir été intégrés à l’équipe sortante) et gérer une commune comme Decazeville ne s’improvise pas.
Et l’opposition dans tout ça ?
L’ancien conseiller général Christian Tieulié, qui prône l’union à tout va, se hasardera-t-il à nouveau à la tête d’une liste dont on ne sait pour l’heure si elle aura une quelconque couleur politique (alors même qu’il se murmure qu’il ne ferait plus l’unanimité dans son propre camp)? En tout cas, si lui souhaiterait sans doute se débarrasser de son passé d’élu engagé, certains ne manqueraient pas de le lui rappeler.
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