Arbitrage Tapie: Stéphane Richard entendu par les policiers

  • La directrice du FMI Christine Lagarde, le 4 juin 2013 à Washington
    La directrice du FMI Christine Lagarde, le 4 juin 2013 à Washington AFP/Archives - Paul J. Richards
  • Bernard Tapie le 26 mai 2013 à Marseille
    Bernard Tapie le 26 mai 2013 à Marseille AFP/Archives - Gerard Julien
  • Stéphane Richard le 20 février 2013 à Paris
    Stéphane Richard le 20 février 2013 à Paris AFP/Archives - Eric Piermont
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AFP

L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane Richard, va livrer lundi à la police ses explications sur son rôle et la responsabilité du ministère de l'Economie dans la décision de recourir en 2007 à un arbitrage pour mettre fin au contentieux entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais.

Les juges d'instruction du pôle financier de Paris enquêtent sur l'arbitrage qui a permis à l'homme d'affaires d'obtenir en juillet 2008 403 millions d'euros pour solder le litige sur la vente d'Adidas.

Ils cherchent à savoir si cet arbitrage a été entaché d'irrégularité et s'attachent pour cela à démonter la chaine de prises de décision ayant conduit au choix de recourir à un tribunal privé. Ils étudient en particulier le mode de désignation des arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité.

M. Richard, patron de l'opérateur Orange, devrait être entendu en détail sur le rôle de Bercy et de l'Elysée.

Il n'y a eu "ni ordre, ni instruction, ni pression particulière" de l'Elysée pour aller à l'arbitrage, a affirmé à plusieurs reprises à l'AFP l'ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde, l'actuelle patronne du FMI, qui était ministre de l'Economie à l'époque.

Selon le Canard Enchaîné, M Richard a soutenu le contraire au journal satirique, évoquant une "instruction" transmise par Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, lors d'une réunion en 2007 avec lui-même et Jean-François Rocchi, président du Consortium de réalisation (CDR), la structure chargée de solder le passif du Crédit lyonnais.

M. Rocchi doit également être entendu lundi par les policiers, selon une source proche de l'enquête, tout comme devrait l'être Bernard Scemama, président à l'époque des faits de l'EPFR, l'établissement qui exerçait la tutelle du CDR.

Cette audition intervient à un moment crucial dans l'enquête des juges qui ont récemment mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" l'un des trois juges du tribunal arbitral, Pierre Estoup.

Concernant M. Richard, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg a été cité par Le Monde comme ayant déclaré que le patron d'Orange devrait démissionner de son poste s'il était mis en examen. Le ministre a démenti avoir tenu ces propos qualifiés de "choquant" dimanche par la présidente du Medef Laurence Parisot.

Sur la prise de décision concernant l'arbitrage, M. Richard a confirmé à l'AFP une "réunion de validation" avec M. Guéant, mais affirmé que l'idée émanait des liquidateurs des sociétés de Bernard Tapie et avait été relayée par M. Rocchi. Lors de la rencontre, "il est apparu clairement que la solution de l'arbitrage était validée par le président de la République (Nicolas Sarkozy) qui n'en a jamais fait mystère", a-t-il dit.

Depuis 2008, Christine Lagarde a toujours revendiqué la responsabilité de l'arbitrage et la décision de renoncer à en demander l'annulation. Elle a été placée récemment sous le statut de témoin assisté dans l'enquête la visant conduite par la Cour de justice de la République.

Source : AFP

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