Au G8, Poutine seul contre les Occidentaux sur la Syrie

  • Barack Obama, sa fille Sasha, son épouse Michelle et son autre fille Malia, à leur arrivée le 17 juin 2013 à Belfast
    Barack Obama, sa fille Sasha, son épouse Michelle et son autre fille Malia, à leur arrivée le 17 juin 2013 à Belfast AFP - Peter Muhly
  • Commerce: les négociations UE/Etats-Unis ouvertes. Durée: 01:23
    Commerce: les négociations UE/Etats-Unis ouvertes. Durée: 01:23 AFP / POOL
  • Carte mondiale des pays du G8 se réunissant en Irlande du Nord les 17 et 18 juin, avec enjeux politiques, chiffres-clés, PIB 2011 et croissance Carte mondiale des pays du G8 se réunissant en Irlande du Nord les 17 et 18 juin, avec enjeux politiques, chiffres-clés, PIB 2011 et croissance
    Carte mondiale des pays du G8 se réunissant en Irlande du Nord les 17 et 18 juin, avec enjeux politiques, chiffres-clés, PIB 2011 et croissance - AFP
  • Patrouille policière le 15 juin 2013 à Enniskillen
    Patrouille policière le 15 juin 2013 à Enniskillen AFP - Peter Muhly
  • Le président russe Vladimir Poutine arrive au sommet du G8, le 17 juin 2013 à Enniskillen en Irlande du Nord
    Le président russe Vladimir Poutine arrive au sommet du G8, le 17 juin 2013 à Enniskillen en Irlande du Nord AFP - Ben Stansall
Publié le
AFP

Russes et Occidentaux ont affiché leurs profondes divergences sur la Syrie lors du sommet du G8 qui s'est ouvert lundi en Irlande du Nord, éclipsant l'impact de l'ouverture des négociations d'un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et les Européens.

Les Etats-Unis et la Russie n'ont cependant pas renoncé à leur projet de conférence de paix sur la Syrie, appelée Genève 2, a assuré lundi le président russe Vladimir Poutine, après un entretien bilatéral avec son homologue américain Barack Obama.

"Bien sûr, nos opinions divergent, mais nous avons tous l'intention de mettre fin aux violences en Syrie", a souligné le dirigeant russe. "Nous sommes tombés d'accord pour encourager les différentes parties à venir la table des négociations", a-t-il ajouté.

A la veille de l'ouverture du G8, le président russe, dont le pays est un allié indéfectible du régime de Damas, s'était montré très offensif, mettant en garde les Occidentaux contre toute velléité d'armer les rebelles syriens.

Lors d'une réunion bilatérale lundi avec le président français François Hollande, juste avant l'ouverture du G8, M. Poutine est apparu le visage fermé, impavide, pendant que son interlocuteur évoquait la Syrie.

François Hollande avait, dès son arrivée à Lough Erne, vivement critiqué la Russie qui "continue de livrer des armes au régime de Bachar al-Assad alors que l'opposition n'en reçoit que très peu et qu'elle est aujourd'hui massacrée".

Paris et Londres ont fait lever l'embargo européen sur les armes fin mai et plaident en faveur d'une aide accrue aux rebelles syriens, même si les deux capitales affirment ne pas avoir encore décidé de passer à l'acte.

Pour sa part, le principal interessé, le président syrien Bachar al-Assad, a mis en garde l'Europe par presse interposée. "Si les Européens livrent des armes, l'arrière-cour de l'Europe deviendra (un terrain) pour le terrorisme et l'Europe en paiera le prix", a-t-il menacé dans un entretien au quotidien allemand des affaires Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) à paraître mardi.

Quant à l'autre grand soutien de Damas, l'Iran, il s'est, par la voix de son nouveau président élu vendredi, déclaré contre toute intervention étrangère dans les affaires syriennes.

Hassan Rohani, considéré comme "modéré", a estimé lors de sa première conférence de presse que Bachar al-Assad devait rester en place "jusqu'aux prochaines élections (2014, ndlr)".

Une solution que rejette catégoriquement l'opposition syrienne, qui réclame le départ du dirigeant syrien après plus de deux années de conflit qui ont fait plus de 93.000 morts selon l'ONU.

Accord de libre échange

Avant même le début officiel du sommet G8, Barack Obama et les dirigeants européens ont donné le coup d'envoi des négociations d'un accord commercial "historique" visant à créer la plus vaste zone de libre-échange du monde. Mais passé ce feu vert officiel, un consensus s'annonce difficile à trouver.

Les Européens n'étaient en effet parvenus à se mettre d'accord sur leur mandat de négociation qu'in extremis, vendredi, après avoir accepté d'exclure le secteur audiovisuel au nom de l'exception culturelle défendue avec acharnement par la France.

La polémique a été relancée lundi avec des déclarations du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui a dénoncé une attitude "totalement réactionnaire", suscitant des réactions indignées côté français.

"Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France", a déclaré François Hollande. "Ce que je demande au président Barroso, c'est maintenant de mettre en oeuvre le mandat qui a été décidé", a-t-il insisté.

Enfin, l'hôte britannique du sommet, le Premier ministre David Cameron, devra peut être répondre à d'embarrassantes questions après les révélations de l'ex agent de la CIA Edward Snowden selon lequel deux réunions du G20 en Grande-Bretagne ont été l'occasion pour les Américains d'espionner le président russe Dmitri Medvedev, et pour les Britanniques de surveiller les Turcs et les Sud-Africains.

Ankara a vivement réagi en convoquant le chargé d'affaires de l'ambassadeur de Grande-Bretagne, tandis qu'au G8, Alexei Kvassov, le sherpa russe, a fait part de l'"inquiétude" de Moscou.

Source : AFP

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