Bac: la philosophie avec des sujets sur la morale ou le langage lance l'édition 2013

  • Des étudiants planchent sur leur épreuve de philosophie, le 17 juin 2013 au lycée Pasteur à Strasbourg
    Des étudiants planchent sur leur épreuve de philosophie, le 17 juin 2013 au lycée Pasteur à Strasbourg AFP - Frederick Florin
  • Un surveillant distribue les épreuves de philosophie, le 17 juin 2013 au Lycée Arago à Paris
    Un surveillant distribue les épreuves de philosophie, le 17 juin 2013 au Lycée Arago à Paris AFP - Fred Dufour
  • Sujets sur la morale ou le langage: la philosophie lance le bac. Durée 01:03
    Sujets sur la morale ou le langage: la philosophie lance le bac. Durée 01:03 AFP
  • Un candidat au bac passe l'épreuve de philosophie dans un lycée de Strasbourg, le 17 juin 2013
    Un candidat au bac passe l'épreuve de philosophie dans un lycée de Strasbourg, le 17 juin 2013 AFP - Frederick Florin
Publié le
AFP

"Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?", "Que devons-nous à l'Etat?" ou "La diversité des cultures sépare-t-elle les hommes?" : 481.021 candidats au bac général et technologique ont disserté lundi sur ces sujets lors de l'épreuve reine de philosophie.

Sophie, 17 ans, en terminale S au lycée parisien Jacques-Decour, est sortie au bout de deux heures, alors que l'épreuve est prévue sur quatre: "Je suis nulle en philo, je déteste ça. Le seul sujet qui m'intéresse, c'est conscience et inconscience avec Freud, mais c'est pas tombé là-dessus", avoue-t-elle, en se roulant une cigarette.

Du coup, elle a opté pour la morale et la politique: "Dans la partie +oui+ j'ai dit qu'on a une morale innée, instinctive, grâce à laquelle on ne tue pas quelqu'un qui nous énerve. Dans la partie +non+ j'ai dit que malgré ça on a besoin de petites règles qui nous empêchent d'agir selon notre propre morale et nous permettent de vivre en communauté", explique-t-elle, en restant prudente : "Mais j'ai cité personne...".

"Là où il n'y a plus de morale en politique, la démocratie ou la République est loin, et inversement là où on se contente de postures morales, eh bien la démocratie se trouve abandonnée", a commenté le ministre de l'Education Vincent Peillon lors de la "Fête de la philo", rencontres sur la philosophie organisées à la Sorbonne. Mais il a estimé qu'"il n'y a surtout pas nécessité de faire le lien avec l'actualité".

James, lui, a cité "Descartes, (le fait) qu'il a mis tout en doute". "Mais je sais pas si j'ai eu raison", ajoute l'adolescent de 17 ans, bermuda orange et sweat à capuche. Il reconnaît ne pas être "un génie de la philo", mais espère s'en être sorti: "Je suis hyper synthétique".

"J'ai bien blablaté", dit sourire aux lèvres Simon, en terminale S à Caen. Exigeant, il s'est trouvé "inspiré" pendant l'épreuve et espère faire mieux qu'au bac blanc qu'il avait "un peu raté", avec un 15/20.

"Je m'attendais à pire"

Feddi Mezziane, en ES, est encore sous le coup du stress. "Qu'est-ce que j'ai pris comme sujet ? Euh... je ne m' en souviens plus! Ah si, que doit-on à l'Etat? Que lui doit-on ? Plein de choses, comme le bac", dit-il, devant le lycée Joffre de Montpellier.

Lila Hammel, en L, a pris le sujet sur le langage: "C'est propice à la réflexion. J'ai croisé ma prof et elle m'a dit que mon plan était bon", souffle-t-elle soulagée.

"En S, on y allait un peu les mains dans les poches" car le coefficient est faible, "mais ça reste une histoire d'orgueil: c'est pas parce qu'on est des scientifiques qu'on n'est pas dans la vie", plaide Mendy, 17 ans, à la sortie du lycée Malherbe à Caen. "Mais je m'attendais à pire, des sujets plus scientifiques sur le vivant et la matière par exemple".

Devant les centres d'examen, des élèves se racontent ce qu'ils ont écrit: "T'as fait combien de pages?" "C'était chaud!" "Mais t'avais vraiment des trucs à dire sur la conscience?" "La troisième partie, j'ai inventé...".

A Paris, un jeune homme se demande s'il n'a pas fait un hors-sujet. Sa voisine, devant le bahut, se prend la tête dans les mains: "Faut que j'aie mon bac!"

Le bac technologique a débuté aussi par la philosophie lundi après-midi, avec des sujets comme "La diversité des cultures sépare-t-elle les hommes" ou "Une société sans conflit est-elle souhaitable?".

Les candidats au bac professionnel ont commencé par le français.

Au total, 664.709 candidats (-5,45% sur un an) tentent de décrocher le diplôme dont la moitié (51%) au bac général, près d'un tiers (28%) au bac pro et un cinquième (21%) au bac techno.

Cette année encore, la lutte contre la fraude a été renforcée, après la fuite à un exercice de mathématiques de la série scientifique qui avait ébranlé l'examen en 2011.

Source : AFP

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