Syrie: 11 pays samedi à Doha pour coordonner l'aide aux rebelles

  • Laurent Fabius, le 12 juin 2013
    Laurent Fabius, le 12 juin 2013 AFP/Archives - Dani Pozo
  • Le commandant en chef de la rébellion syrienne, Selim Idriss,le 6 mars 2013 à Bruxelles
    Le commandant en chef de la rébellion syrienne, Selim Idriss,le 6 mars 2013 à Bruxelles AFP/Archives - John Thys
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AFP

Les ministres de onze pays du Groupe des amis de la Syrie se réunissent samedi à Doha pour renforcer et coordonner l'aide, y compris militaire, à apporter à la rébellion qui réclame avant tout des armes lourdes pour protéger les zones qu'elle contrôle de la puissance de feu du régime.

A la veille de cette réunion, l'Armée syrienne libre (ASL) a annoncé que la rébellion avait reçu récemment des "quantités d'armes modernes" de la part de pays "amis et frères" et que d'autres livraisons auraient lieu dans les prochains jours.

L'ASL n'a pas désigné ces pays amis, mais a dit s'attendre à "une annonce claire et officielle" de la part des Onze à Doha sur leur décision d'armer les rebelles.

Des demandes précises ont été adressées, il y a une semaine, par le chef militaire de la rébellion syrienne, le commandant Selim Idriss, aux représentants des Onze - France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Italie, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Turquie, Egypte - qu'il a rencontrés à Ankara.

Un porte-parole de l'ASL, Louaï Mokdad, a détaillé jeudi ces besoins: missiles sol-air à courte portée MANPAD, missiles antichars, mortiers, munitions, matériel de communication, gilets pare-balles, masques à gaz. L'ASL a également réclamé des zones d'exclusion aérienne pour sécuriser des régions "dans le sud ou dans le nord".

"Nous allons explorer ces demandes et voir comment faire plus, quantitativement et qualitativement", a indiqué sous le couvert de l'anonymat un diplomate européen, présent à Ankara.

A la "longue liste" de demandes de l'opposition syrienne en matériels allant du lit pliant Picot "à des choses plus sophistiquées", dont des armements antiaériens, les Onze devraient répondre de manière "concertée, collective et complémentaire", a-t-il dit.

A Doha sont notamment annoncés les chefs de la diplomatie américaine John Kerry, française Laurent Fabius, allemande Guido Westervelle, britannique William Hague et italienne Emma Bonino. Ayant fait connaître ses besoins, l'ASL, vendredi, ne jugeait pas nécessaire d'être présente.

"Le temps est compté"

En début de semaine, le président américain Barack Obama s'était montré dubitatif quant à un renversement de la situation sur le terrain en Syrie grâce à des armes antihélicoptères ou antichars, et avait refusé de donner des précisions sur le soutien accru à l'opposition annoncé par Washington.

Laurent Fabius a exclu jeudi que la France livre des armes "qui pourraient se retourner contre elle". "Samedi matin, à Doha, on va essayer de faire le point sur la situation sur le terrain et de voir comment on peut aider la Coalition et déboucher sur une solution politique", a-t-il dit.

Après l'annonce vendredi de l'ASL sur les livraisons d'armes, le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, a réaffirmé que Paris "ne livrait pas d'armes à destination de la Syrie, d'armes au sens de matériels militaires létaux".

La rébellion a annoncé avoir pris l'engagement de rassembler les armes livrées, "après la chute du régime" de Bachar al-Assad.

La réunion de Doha devrait également aborder le projet d'une conférence de paix internationale et l'aide humanitaire. A cet égard, l'organisation Médecins du Monde a lancé "un appel à davantage de solidarité de l'Union européenne et en particulier du gouvernement français", accusé "de ne pas être au rendez-vous" pour accueillir des réfugiés syriens.

Selon l'ONU, le conflit a fait 93.000 morts, 1,6 million de réfugiés et 4,25 millions de déplacés à l'intérieur du pays.

Mettant en garde contre une "catastrophe humanitaire", la rébellion a dénoncé le soutien apporté aux troupes du régime par "les milices étrangères, notamment le Hezbollah (chiite libanais, ndlr) et Abou Fadl Al-Abbas (composée surtout d'Irakiens chiites) qui ne respectent aucune convention internationale". "Le temps est compté", avait dit Selim Idriss à Ankara, selon un participant.

Mais, pour Laurent Fabius, "il ne faut pas non plus exagérer. Il n'est pas possible d'envisager qu'il y ait tout d'un coup un succès total de Bachar al-Assad. Ce n'est pas du tout dans les prévisions".

Source : AFP

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