Hollande attendu au Qatar, dossiers économique et syrien au menu

  • Laurent Fabius et François Hollande le 21 juin 2013 au palais de l'Elysée à Paris
    Laurent Fabius et François Hollande le 21 juin 2013 au palais de l'Elysée à Paris AFP - Fred Dufour
  • François Hollande le 21 juin 2013 au palais de l'Elysée à Paris
    François Hollande le 21 juin 2013 au palais de l'Elysée à Paris AFP - Fred Dufour
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François Hollande est attendu ce week-end au Qatar pour une visite à forte teneur économique, mais la Syrie sera également au coeur du déplacement du président français qui s'arrêtera d'ailleurs à son retour en Jordanie, un des principaux pays d'accueil des réfugiés fuyant le régime de Bachar al-Assad.

Samedi, jour d'arrivée de M. Hollande à Doha, les ministres des Affaires étrangères des onze pays du groupe des "amis de la Syrie" se réunissent dans la capitale qatarie pour discuter de l'aide à apporter à la rébellion syrienne.

France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Italie, Jordanie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Turquie et Egypte doivent tenter d'accorder leurs violons pour agir de manière "concertée, coordonnée et complémentaire" en faveur de l'opposition syrienne. Une urgence alors que dans ce conflit qui a déjà fait près de 100.000 morts, le régime de Damas a franchi une ligne rouge avec l'utilisation d'armes chimiques et reçoit le soutien de plus en plus appuyé du Hezbollah libanais.

Lors de ses entretiens avec l'émir cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, M. Hollande devrait plaider dans le même sens. Alors que le Qatar s'est vu reprocher "de soutenir des groupes d'opposition syriens qu'il ne maîtrise pas", la France a "une exigence de confiance, de clarté et de coordination", souligne un conseiller diplomatique.

Sur le plan bilatéral, le chef de l'Etat veut conforter une relation qualifiée d'"ancienne et forte" avec ce richissime petit pays gazier, qui joue un rôle diplomatique primordial sur la scène arabe. Le Qatar, qui a soutenu les soulèvements du Printemps arabe, est l'un des principaux partenaires de la France dans le Golfe avec l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes Unis, où M. Hollande s'est déjà rendu en novembre 2012 et janvier dernier.

Un fonds franco-qatari

Le président français aura aussi à coeur "d'apaiser" les polémiques récurrentes sur l'importance des investissements en France du Qatar, devenu en 2011 propriétaire emblématique du club de football Paris Saint Germain.

Lors de sa visite, devrait être finalisé un fonds commun franco-qatari destiné à financer des PME, en lieu et place du projet très contesté du Qatar, qui en 2011 prévoyait d'investir 50 millions d'euros dans les banlieues françaises.

Ce nouveau fonds repose sur un partenariat entre la Caisse des dépôts et consignation et la Qatar Investment authority (QIA).

Le volet économique de cette visite officielle sera très important, avec une forte délégation de patrons de grandes entreprises et l'intervention du président français devant un forum économique franco-qatari, dimanche à Doha. Cinq ministres seront également présents: Laurent Fabius (affaires étrangères), Manuel Valls (Intérieur), Nicole Bricq (Commerce extérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Frédéric Cuvillier (Transports).

Même si "la méthode du président n'est pas celle d'un VRP", souligne l'Elysée, la France espère bien faire avancer quelques gros dossiers, comme le projet de métro à Doha pour lequel le groupe Vinci est en lice, ou celui du tramway de la ville nouvelle de Lusail, dans lequel s'est engagé Alstom. Alors qu'Airbus équipe déjà quasiment toute la flotte qatarie, de nouveaux achats pourraient être annoncés vendredi au Bourget, à la veille du déplacement.

Dans le domaine énergétique, la compagnie Total, dont les investissements dépassent 5 milliards d'euros au Qatar, vient elle de signer un contrat pour le doublement des capacités de la raffinerie de Ras Laffan, dans le nord du pays.

La Jordanie exposée

Mais le dossier "d'importance stratégique majeure", selon l'entourage du président, est celui du Rafale. "Le Qatar a validé techniquement" l'avion de combat français, et "on attend des qataris qu'ils puissent rapidement nous confirmer l'engagement de négociations sur le Rafale seul", soulignent des sources gouvernementales. L'appareil du groupe Dassault Aviation est en concurrence avec l'Eurofighter construit par BAE Systems, Finmeccanica et EADS.

Sur le plan diplomatique, le président français arrive au Qatar à un moment clé où Cheikh Hamad, âgé de 61 ans, s'apprête, selon des sources diplomatiques concordantes, à céder le pouvoir à son fils, Cheikh Tamim, francophile et francophone comme lui.

Un remaniement ministériel important est également attendu dans le cadre duquel le puissant Premier ministre Cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani pourrait perdre son poste.

Lors de sa visite, M. Hollande et sa compagne Valérie Trieweiler, avec laquelle il n'est pas marié, seront conviés samedi soir à un diner privé, avec l'émir, son épouse, et le prince héritier, signe notable de souplesse protocolaire dans l'émirat musulman.

Dimanche à Amman, le président français rencontrera en tête à tête le roi de Abdallah II avant un diner de travail. Sur la table, "les urgences dans la région, et en particulier la crise syrienne", a indiqué l'entourage de M. Hollande soulignant que la Jordanie est "particulièrement exposée" au conflit en Syrie, dont elle accueille quelque 500.000 réfugiés.

Source : AFP

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