Brésil: Dilma Rousseff recule d'un pas, grève le 11 juillet

  • La présidente brésilienne Dilma Rousseff, le 17 juin 2013 à Brasilia
    La présidente brésilienne Dilma Rousseff, le 17 juin 2013 à Brasilia AFP/Archives - Evaristo Sa
  • La présidente brésilienne Dilma Rousseff, le 25 juin 2013 à Brasilia
    La présidente brésilienne Dilma Rousseff, le 25 juin 2013 à Brasilia AFP - Evaristo Sa
  • La présidente brésilienne Dilma Rousseff consulte des leaders de la Cour suprême et du Congrès le 25 juin 2013
    La présidente brésilienne Dilma Rousseff consulte des leaders de la Cour suprême et du Congrès le 25 juin 2013 AFP
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AFP

La présidente Dilma Rousseff a reculé partiellement mardi sur ses projets politiques face à une levée de boucliers parlementaire, alors que les syndicats se sont joints au vent de fronde qui ébranle le pays depuis deux semaines en annonçant une grève pour le 11 juillet.

Des habitants de favelas déshéritées de Rio ont également manifesté mercredi dans un quartier ultra-chic, faisant leur première irruption dans ce vaste mouvement de contestation animé sur les réseaux sociaux par des jeunes des classes moyennes sans étiquette.

Au terme d'une journée houleuse à Brasilia, le ministre de l'Education Alois Mercadante a annoncé que la présidente allait bien "transmettre au président de la chambre et du Sénat la proposition de l'exécutif en faveur de la convocation d'un référendum".

Mais "nous n'avons pas le temps pour mettre en place une assemblée constituante", suggérée la veille par Dilma Rousseff devant les 27 gouverneurs et maires des 26 plus grandes villes du pays, a-t-il ajouté.

Cette proposition a soulevé toute la journée une vive polémique dans les cercles parlementaires, laissant apparaître des fissures au sein de la coalition au pouvoir.

"A aucun moment les députés n'ont pensé accepter cette proposition", a lancé le président de Congrès des députés, Henrique Eduardo Alves, du PMDB, le grand parti centriste brésilien allié du Parti populaire (PT) au pouvoir.

Ce dirigeant a annoncé la création d'un groupe de travail parlementaire chargé de faire des propositions de réformes politiques, qui pourraient concerner la loi sur les partis ou le scrutin électoral.

Des juristes constitutionnalistes de renom et l'Ordre des avocats du Brésil (OAB) ont également exprimé de vives réserves, soulignant que seul le parlement pouvait réviser la Constitution.

"Il faut préparer une réforme politique et ensuite la soumettre au peuple par référendum", a préconisé le président de l'OAB, Marcus Vinicius Furtado.

S'exprimant à titre personnel, le président du Tribunal Suprême, Joaquim Barbosa, a jugé que la classe politique était confrontée à "une crise de légitimité".

"Ce qui manque au Brésil, c'est de donner au peuple une chance d'apporter ses réponses", a dit le premier président noir de la plus haute instance judiciaire du pays, très populaire pour avoir dirigé d'une main de fer le méga-procès de corruption politique du Mensalao, l'an dernier.

Jusqu'à présent écartées par les manifestants, les principales centrales syndicales brésiliennes ont annoncé une grève le 11 juillet, à la veille d'une rencontre, mercredi à Brasilia avec la présidente Dilma Rousseff.

"Nous voulons exprimer nos critiques envers la politique économique du gouvernement et manifester contre l'inflation", a déclaré le dirigeant de la centrale Força Sindical à l'AFP.

Les syndicats entendent revendiquer la réduction de la journée de travail, la revalorisation des retraites et de plus grands investissements dans les secteurs de la santé et de l'éducation.

Leur journée de mobilisation n'a aucun rapport avec les appels à paralyser le pays le 1er juillet qui circulent sur les réseaux sociaux, ont-ils souligné.

Pendant que les élites du pays débattaient dans la capitale, certaines favelas de Rio de Janeiro sont entrées pour la première fois dans la danse.

Environ 2.000 habitants des favelas de Vidigal et de la Rocinha, la plus grande de la ville, ont marché jusqu'au quartier ultra-chic de Leblon, où réside le gouverneur de Rio. Ils ont manifesté pacifiquement pour réclamer plus d'éducation notamment.

Des habitants de la favela Nova Holando, près de l'aéroport international, ont protesté contre des affrontements violents qui ont fait huit morts, dont un policier d'une unité d'élite, entre lundi soir et mardi matin.

Ils ont défilé derrière une banderole proclamant : "Les policiers qui répriment sur les avenues sont les mêmes que ceux qui tuent dans la favela".

Ces affrontements mortels ont débuté lors d'une intervention policière contre des jeunes de la favela qui avaient braqué des automobilistes bloqués dans un embouteillage par une manifestation.

Une manifestation importante était annoncée pour mercredi dans la capitale Brasilia.

A Belo Horizonte, où la sélection brésilienne de football va affronter l'Uruguay en demi-finale de la Coupe des Confédérations, la police se préparait également à des manifestations en marge de la rencontre.

Source : AFP

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