Zone euro: pas de répit sur le front du chômage

  • Un chômeur en rendez-vous dans une agence Pôle Emploi de Pantin, en banlieue parisienne
    Un chômeur en rendez-vous dans une agence Pôle Emploi de Pantin, en banlieue parisienne AFP/Archives - Fred Dufour
  • Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso (d), et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le 28 juin 2013 au siège de l'UE à Bruxelles
    Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso (d), et le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, le 28 juin 2013 au siège de l'UE à Bruxelles AFP - Georges Gobet
  • Manifestation contre les politiques d'austérité et le chômage, le 16 juin 2013 à Madrid
    Manifestation contre les politiques d'austérité et le chômage, le 16 juin 2013 à Madrid AFP/Archives - Dani Pozo
Publié le
AFP

Malgré des signes d'éclaircie sur la situation économique de la zone euro, le chômage évolue toujours à un niveau record, au lendemain d'un sommet où les dirigeants européens ont tenté de trouver des solutions rapides pour lutter contre ce fléau qui touche particulièrement les jeunes.

Selon l'office européen de statistiques Eurostat, le chômage a touché en mai 12,1% de la population active dans la zone euro. C'est un peu moins qu'attendu, mais uniquement en raison d'une révision à la baisse des données des mois précédents.

Cela se traduit par 19,22 millions de personnes au chômage, soit 67.000 de plus en un mois et environ 1,344 million de plus en un an.

Il s'agit de la hausse annuelle la plus mesurée depuis décembre 2011, note Jonathan Loynes, de Capital Economics, signe que la crise est un peu moins aigüe que par le passé.

D'autres données publiées lundi vont dans le même sens. Ainsi l'activité dans le secteur manufacturier reste déprimée mais un peu moins qu'avant, ce qui pourrait se traduire par "un retour à la croissance au troisième trimestre", note Chris Williamson, économiste pour la société Markit, qui publie l'indice PMI.

Malgré ces timides éclaircies, le chômage ne devrait pas bénéficier rapidement d'un changement de tendance. "Ce qu'il faut retenir, ce sont les disparités considérables entre pays", qui "balaient" l'idée selon laquelle "les déséquilibres macroéconomiques se résorbent en zone euro", renchérit l'économiste de Capital Economics.

La situation est particulièrement critique en Grèce et en Espagne, deux pays lourdement frappés par la crise, où le chômage touche plus d'un actif sur quatre et près de 60% des jeunes.

En Espagne, le chômage a grimpé à 26,9% en mai. Il atteint 26,8% en Grèce, mais les dernières données disponibles datent de mars. Il n'est qu'à 4,7% en Autriche, 5,3% en Allemagne et 5,7% au Luxembourg.

Signe que les disparités ne se réduisent pas, la situation s'est fortement dégradée en un an dans des pays comme Chypre, qui a été placé sous assistance financière de l'UE et du Fonds monétaire international. Le taux de chômage y a bondi de 11,4% à 16,3%.

En Slovénie, vue par certains comme le nouveau maillon faible de la zone euro, le chômage est passé de 8,6% à 11,2% en 12 mois.

Autre signe préoccupant: le chômage touche 23,8% des jeunes dans la zone euro, avec des pics en Grèce (59,2% en mars), en Espagne (56,6%) et au Portugal (42,1%).

Pour tenter d'apporter des réponses rapides, les chefs d'Etat et de gouvernement européens se sont mis d'accord jeudi et vendredi pour mobiliser au moins huit milliards d'euros, une somme d'ores et déjà jugée insuffisante par beaucoup. "Il faudrait 6 milliards d'euros tous les ans pour sortir des centaines de milliers de jeunes des rues", a déclaré le chancelier autrichien social-démocrate, Werner Faymann.

L'"Initiative pour la jeunesse", qui concerne les régions les plus frappées par le chômage des jeunes dans 13 pays, est dotée de 6 milliards d'euros dans le budget européen 2014-2020. Mais les Européens ont décidé de mobiliser cette enveloppe sur deux ans, et de puiser dans des fonds inutilisés du budget pour la porter à au moins huit milliards d'euros.

Ces milliards vont notamment servir à traduire en actes la "Garantie pour la jeunesse", qui prévoit de proposer à un jeune une formation ou un emploi dans les quatre mois après la fin de ses études ou la perte de son emploi.

Source : AFP

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