Accident de train au Canada: la catastrophe toujours inexpliquée

  • Accident de train au Québec
    Accident de train au Québec AFP
  • Les opérations de secours à Lac-Mégantic, au Québec, le 8 juillet 2013, après l'explosion de wagons-citernes transportant du pétrole
    Les opérations de secours à Lac-Mégantic, au Québec, le 8 juillet 2013, après l'explosion de wagons-citernes transportant du pétrole AFP - François Laplante-Delagrave
  • Accident de train au Canada: incendies maîtrisés
    Accident de train au Canada: incendies maîtrisés AFP - Laurent Vu The
  • Les familles se retrouvent dans le campement ouvert en urgence dans un des lycées de Lac-Mégantic, au Québec, le 7 juillet 2013
    Les familles se retrouvent dans le campement ouvert en urgence dans un des lycées de Lac-Mégantic, au Québec, le 7 juillet 2013 AFP - François Laplante-Delagrave
  • De la fumée s'échappe du convoi qui a pris feu, le 7 juillet 2013 à Lac-Mégantic
    De la fumée s'échappe du convoi qui a pris feu, le 7 juillet 2013 à Lac-Mégantic AFP - François Laplante-Delagrave
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AFP

Les secouristes québecois conservaient lundi "bon espoir" de pouvoir rapidement élargir leur zone de recherche à Lac-Mégantic mais des zones toujours dangereuses ralentissaient leurs premières investigations deux jours après l'explosion encore inexpliquée de wagons-citernes transportant du pétrole.

Les causes de cette explosion de train demeurent pour l'instant inexpliquées. L'enquête indépendante ouverte par le Bureau canadien de la sécurité des transports (BST) semble cependant se concentrer sur une des cinq locomotives du convoi, qui transportait 72 wagons-citernes.

Les inspecteurs du BST ont examiné dimanche cette locomotive et "une copie de la fameuse boîte noire" a été retrouvée, a dit le responsable de l'enquête, Ed Belkaloul.

Le bilan provisoire de cet accident est resté le même au cours des dernières 24 heures, s'établissant à 5 morts et "une quarantaine" de disparus parmi les 6.000 habitants de la petite ville touristique, située à 250 km à l'est de Montréal, selon les autorités.

La police du Québec a expliqué qu'elle n'avait pu entreprendre de recherches pendant la nuit dans la zone de deux kilomètres carrés du centre-ville qui a été rasée par l'explosion, en raison de points "extrêmement à risque", même si les sapeurs-pompiers de la ville ont éteint dimanche soir les dernières flammes dans les décombres.

Les policiers conservaient néanmoins "bon espoir de pouvoir agrandir" lundi leur "zone de recherche (...) mais on va le faire à l'intérieur des balises qui vont nous être imposées par le service des incendies", a déclaré un porte-parole, Benoît Richard.

Nombreuses questions sans réponse

Petite ville des Appalaches lovée autour du lac du même nom, Lac-Mégantic s'était embrasée vers 01H30 (05H30 GMT) samedi lorsqu'un train sans conducteur convoyant du pétrole brut a déraillé en plein centre-ville, faisant exploser au moins quatre wagons-citernes contenant 100 tonnes de pétrole chacun.

Une trentaine de commerces et de bâtiments historiques ont été soufflés par les déflagrations et environ 2.000 personnes ont dû être évacuées, soit le tiers de la population de la ville située à 25 km au nord de la frontière américaine et de l'Etat du Maine.

Le train de la compagnie américaine The Montreal, Maine & Atlantic Railway (MMA) s'était d'abord immobilisé en gare en haut d'une côte dans le village voisin de Nantes vendredi vers 23H30 (03H30 GMT samedi), après qu'une locomotive eut pris feu.

Les sapeurs-pompiers de Nantes ont éteint cet incendie "qui a duré environ 45 minutes", selon le maire, et sont repartis ensuite avec l'accord des représentants de la compagnie ferroviaire.

Ces derniers ont ensuite quitté les lieux à leur tour et peu après le convoi se serait ébranlé tout seul, accélérant dans la longue pente entre Nantes et Lac-Mégantic pour terminer sa course folle dans une courbe au coeur de cette ville.

La compagnie a évoqué dimanche "l'hypothèse" que les freins de la locomotive aient lâché lorsque le conducteur a éteint la machine à Nantes.

Quoi qu'il en soit, cet accident a relancé le débat sur le transport ferroviaire de pétrole en Amérique du Nord, qui a pris de l'ampleur ces dernières années du fait du manque d'oléoducs reliant les nouveaux bassins d'or noir de l'ouest du continent, notamment ceux du Dakota du Nord et de l'Alberta, aux marchés en demande.

Le train de la MMA transportait du pétrole provenant du Dakota du Nord et devait se rendre à la raffinerie Irving, dans la province du Nouveau-Brunswick (est du Canada), en traversant l'Etat du Maine.

Au Canada, le transport de pétrole par rail a littéralement explosé ces dernières années, passant de 500 wagons en 2009 à environ 140.000 prévus en 2013, selon les estimations de l'industrie. Aux Etats-Unis, ce nombre est passé de 9.500 en 2008 à 234.000 en 2012, chaque wagon contenant environ 714 barils de pétrole, selon l'Association américaine des chemins de fer.

Source : AFP

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