Syrie: les dirigeants du Baas écartés avaient fauté, selon Assad

  • Le président syrien Bachar al-Assad (c) dirige l'assemblée plénière du comité central du parti Baas, le 8 juillet 2013 à Damas
    Le président syrien Bachar al-Assad (c) dirige l'assemblée plénière du comité central du parti Baas, le 8 juillet 2013 à Damas Sana/AFP - -
  • Le président syrien Bachar al-Assad (g) dirige l'assemblée plénière du comité central du parti Baas, le 8 juillet 2013 à Damas
    Le président syrien Bachar al-Assad (g) dirige l'assemblée plénière du comité central du parti Baas, le 8 juillet 2013 à Damas Sana/AFP/Archives - -
Publié le
AFP

Les dirigeants du Baas écartés lundi du parti au pouvoir avaient commis des erreurs, a affirmé le président syrien Bachar al-Assad dans un entretien avec l'organe de son parti publié jeudi.

Le Baas avait annoncé sur son site lundi que "les membres du commandement national ont été renouvelés", donnant les noms des 16 membres de la nouvelle direction, dont Bachar al-Assad qui reste secrétaire général.

"Quand un dirigeant ne résout pas une série d'erreurs, il doit rendre des comptes", a dit le président syrien au journal.

"C'est ça le véritable rôle du comité central (du parti Baas), qui est censé demander régulièrement des comptes aux dirigeants. Cela n'est pas arrivé ces dernières années", a-t-il affirmé.

Le comité central doit "surveiller le travail de la direction, l'évaluer et demander des comptes aux dirigeants", a jugé le chef de l'Etat.

Ce changement à la tête du parti Baas est survenu plus de deux ans après le début d'un conflit sanglant qui a fait plus de 100.000 morts depuis mars 2011.

"Ceux qui défendent à présent la nation sont les ouvriers et les agriculteurs (...) certains sont dans l'armée, les autres défendent leur terre", a affirmé le président Assad.

"La lutte est à présent entre ignorants et personnes conscientes, patriotes et collaborateurs, extrémistes et modérés", a-t-il ajouté.

Parmi les dirigeants écartés du parti, figure notamment le vétéran Farouk al-Chareh, hostile à l'égard de la politique du président Assad.

Farouk al-Chareh, qui s'était prononcé fin 2012 pour une solution négociée de la crise en Syrie, reste vice-président. Il détient ce poste depuis 2006 après avoir été pendant 22 ans le chef de la diplomatie syrienne. Il avait été évoqué pour remplacer Bachar al-Assad en cas de transition négociée.

Assad critique les Frères musulmans

Dans le même entretien, M. Assad a de nouveau critiqué les Frères musulmans alors qu'il a salué le Hezbollah libanais et l'Iran.

Depuis l'éviction début juillet en Egypte du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, et les manifestations de masse qui ont appelé à son départ, M. Assad et son gouvernement ont à plusieurs reprises fustigé la confrérie.

La branche syrienne de la confrérie islamiste sunnite, persécuté pendant des décennies, est une composante clé de la Coalition de l'opposition syrienne.

Le Hezbollah libanais (chiite) et Téhéran entre-temps soutiennent le régime du président Assad, avec des combattants, des armes et des financements.

La confrérie "exploite la religion et l'utilise comme un masque (...) et si vous n'êtes politiquement pas d'accord avec elle, cela signifie selon elle que vous n'êtes pas un partisan de Dieu", a indiqué le président Assad.

Mais "cela n'est pas le cas avec l'Iran et le Hezbollah", a-t-il ajouté. La formation chiite libanaise "ne juge pas les gens sur une base religieuse ou confessionnelle, mais plutôt sur leur patriotisme et leur politique".

Selon lui, on doit "faire la distinction entre ceux qui utilisent la religion pour le bien de quelques-uns, et ceux qui utilisent la religion pour défendre des causes justes".

Le Hezbollah a joué un rôle clé dans la reconquête par les troupes loyalistes de la région stratégique de Qousseir (centre-ouest) et ses combattants sont actuellement engagés dans des combats pour la capture de quartiers rebelles dans la ville de Homs (centre).

Le Baas, au pouvoir en Syrie depuis le 8 mars 1963, n'est plus officiellement depuis 2012 le parti qui "dirige la société", mais il reste de fait la formation la plus influente du pays.

Jusqu'à février 2012, la Constitution présentait le Baas comme le parti au pouvoir mais près d'un an après le début de la révolte pro-démocratie, elle a été modifiée et un nouvel article introduit consacrant les principes du pluralisme et de la démocratie.

Il s'agit du premier renouvellement de la direction du parti depuis 2005. A l'époque, la plupart des vétérans avait quitté le commandement, qui comptait 14 membres.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?