Deux jours après la catastrophe, Brétigny-sur-Orge vit au ralenti

  • Un agent de la SNCF vérifie les rails le 14 juillet 2013 en gare de Brétigny-sur-Orge, près de Paris, après le déraillement d'un train Un agent de la SNCF vérifie les rails le 14 juillet 2013 en gare de Brétigny-sur-Orge, près de Paris, après le déraillement d'un train
    Un agent de la SNCF vérifie les rails le 14 juillet 2013 en gare de Brétigny-sur-Orge, près de Paris, après le déraillement d'un train AFP - Lionel Bonaventure
  • Une vue de la gare de Brétigny-sur-Orge, près de Paris, le 13 juillet 2013
    Une vue de la gare de Brétigny-sur-Orge, près de Paris, le 13 juillet 2013 AFP - Thomas Samson
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AFP

Festivités du 14 juillet annulées, gare désertée, Brétigny-sur-Orge (Essonne), "ville de cheminots" selon son maire, vit au ralenti depuis deux jours et le déraillement du train Paris-Limoges qui a tué six personnes.

Derrière des CRS chargés de faire respecter le périmètre de sécurité désormais limité à l'esplanade de la gare, l'imposante grue jaune continuait dimanche son travail long et technique, pour retirer des voies les voitures accidentées du train.

Brétigny était étonnamment calme en ce 14 juillet, après l'effervescence des jours précédents. Le matin, sur le chemin des courses, les habitants s'arrêtaient quelques instants pour regarder, hébétés, l'impressionnant spectacle. L'après-midi, la promenade dominicale menait forcément à la gare.

"Oh la vache!" a lancé, en apercevant la grue, un passant qui sortait de la boulangerie, une boîte de gâteaux à la main. Un autre, à vélo, s'est arrêté quelques minutes pour observer les lieux avant de repartir. A côté de lui, un petit groupe commentait l'avancée des opérations.

Le train, lui, restait invisible depuis la rue, caché par la gare et les arbres.

"Ces derniers jours, c'est très triste à Brétigny, ça fait un choc. Vendredi, on entendait les ambulances, les hélicoptères", a raconté Ourdia B., 40 ans, qui a souhaité conserver l'anonymat.

A 11H00, lors de la messe hebdomadaire à l'église Saint-Paul, située à quelques encablures de la gare, une pensée toute particulière a été adressée aux victimes et à leurs proches.

"Nous sommes tous touchés. Cela fait deux nuits que je ne dors pas. Hier soir, je devais sortir, mais, je n'avais pas envie, je suis restée chez moi. D'habitude, je ne vais pas forcément à la messe, mais ce matin, je tenais à y aller. Il y a dans la ville une ambiance triste qu'il n'y a pas d'habitude", a raconté, à la sortie de l'église, Véronique Fournié, 55 ans, une habitante de Brétigny.

Vendredi soir, elle avait passé la soirée à appeler ses proches, qui sont usagers du RER, pour s'assurer qu'ils allaient bien.

Rassemblement pour Vincent

Situé entre la gare et la mairie, le marché peinait à remplir ses allées. "C'est calme, y'a pas beaucoup de monde", a commenté Afzad Mohammad, qui y tient un étal de vêtements. "C'est les vacances, mais aussi, il n'y a pas de train", a-t-il ajouté, expliquant que nombre d'habitants des communes environnantes prennent le RER le dimanche pour venir à Brétigny faire leurs emplettes.

Dans l'après-midi, l'heure était de nouveau au recueillement: une centaine de lycéens, certains fleurs à la main, d'autres avec inscrit "Vincent" accompagné d'un coeur sur leur bras, se sont réunis devant la gare pour rendre hommage à leur surveillant mort dans l'accident.

"C'était quelqu'un de très proche des élèves, toujours souriant, qui n'hésitait pas à partager son expérience avec nous. Il était toujours très attentionné", a confié Charlotte De Souza, 18 ans, qui s'est improvisée organisatrice du rassemblement. "Tout le monde est sous le choc, c'est pour ça qu'on est présents aujourd'hui."

Le feu d'artifice qui devait être tiré samedi soir pour la fête nationale a été annulé par la mairie. "Dans la situation où se trouve la ville, il était inenvisageable que nous puissions nous réunir dans un moment de festivités", a expliqué à l'AFP Bernard Decaux, maire (PS) de Brétigny-sur-Orge.

Dimanche, les affichettes annonçant l'annulation des festivités avaient été remplacées par une autre: "Catastrophe ferroviaire - Cellule psychologique en mairie toute la journée du 14 juillet".

Source : AFP

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