Francofolies: Gaëtan Roussel convoque le fantôme de Bashung

  • Le chanteur Gaëtan Roussel le 13 juillet 2013 aux Francofolies de La Rochelle
    Le chanteur Gaëtan Roussel le 13 juillet 2013 aux Francofolies de La Rochelle AFP - Xavier Leoty
  • Le chanteur Gaëtan Roussel le 13 juillet 2013 aux Francofolies de La Rochelle
    Le chanteur Gaëtan Roussel le 13 juillet 2013 aux Francofolies de La Rochelle AFP - Xavier Leoty
  • Une jeune femme lors d'un concert le 13 juillet 2013 aux Francofolies de La Rochelle
    Une jeune femme lors d'un concert le 13 juillet 2013 aux Francofolies de La Rochelle AFP Photo - Xavier Leoty
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AFP

Gaëtan Roussel a fait souffler l'esprit d'Alain Bashung samedi aux Francofolies de La Rochelle en réinventant son album "Play Blessures", tandis qu'Orelsan y a fait un retour triomphal cinq ans après sa déprogrammation du festival.

Pour la création phare de cette 29e édition, les Francofolies avaient proposé un pari ambitieux à Gaëtan Roussel: réinventer "Play Blessures", album culte mais particulièrement difficile né en 1982 de la rencontre entre Bashung et Gainsbourg.

L'ancien chanteur de Louise Attaque, artisan du dernier album de Bashung "Bleu Pétrole", a relevé le défi, en immergeant le public dans cet album sombre et complexe.

La plongée dans "Play Blessures" est d'abord visuelle. Entouré de quatre musiciens, tous vêtus de noir, Gaëtan Roussel joue comme enfermé dans une matrice.

En fond de scène, un mur de globes blancs. Devant le groupe, une toile translucide sur laquelle sont projetées des zébrures blanches, comme des interférences sur un vieux poste de télévision. Entre les deux, la scène et les musiciens sont baignés d'une froide lumière bleue et entourés de bustes d'hommes blancs.

Au milieu de ce décor fantomatique, Gaëtan Roussel semble habité. Penché sur sa guitare ou son micro, comme désarticulé, sa voix si particulière prend les intonations de celle de Bashung pour chanter des textes qui ressemblent à des fulgurances.

Le duo électro The Shoes, qui accompagne Gaëtan Roussel sur scène tout comme le guitariste Philippe Almosnino (ex-Tarmac), ajoute des touches très urbaines aux sonorités de l'album d'origine, qui mêle cold-wave, calypso et rockabilly.

Le groupe ne relâche jamais la tension. Il déroule l'album du début à la fin, sans aucune intervention, accentuant la sensation d'immersion dans le disque.

Autre artiste très attendu ce samedi, Orelsan a fait un retour triomphal aux Francofolies en clôturant la soirée sur la grande scène Saint-Jean d'Acre.

En 2009, le rappeur de Caen avait été déprogrammé à la dernière minute suite à la polémique née de la chanson "Sale Pute".

Cinq ans et deux Victoires de la musique plus tard, Orelsan est désormais un artiste établi, qui a acquis une solide réputation sur scène, en tournant son deuxième album "Le chant des sirènes".

Samedi, il commence comme d'habitude son concert par "Raëlsan", chanson-fleuve de cet album dans laquelle il revient sur ses débuts polémiques.

Quand il chante "Merci les chiennes de garde pour le coup de pute/Merci à tous ceux qui m'ont soutenu", le public de La Rochelle lui fait une ovation.

Ce sera la seule allusion à sa première venue avortée aux Francos avant la fin du concert.

"Merci au festival de nous avoir accueillis. On a mis du temps à s'entendre, mais on a fini par s'entendre", dit-il simplement.

Dans l'intervalle, Orelsan préfère mettre l'accent sur la fête et sur l'anniversaire de son père pour qui il demande au public d'entonner un "joyeux anniversaire".

Ces rimes sont toujours aussi acérées, il est toujours aussi impressionnant sur scène, et "La Terre est ronde", "Le chant des sirènes" ou "Suicide Social" restent des sommets d'intensité.

Mais le public connaît désormais un peu trop son spectacle parfaitement rodé et scénarisé pour se laisser surprendre.

Heureusement, le rappeur laisse entrevoir l'avenir en jouant deux inédits des Casseurs Flowteurs, le groupe qu'il a créé avec son comparse Gringe et dont le prochain album est attendu en octobre.

Source : AFP

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