Poursuite du chômage en France à l'horizon 2014, selon l'OCDE

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AFP

L'OCDE table sur une poursuite de la hausse du chômage en France à l'horizon fin 2014 et appelle le gouvernement à "s'attaquer" aux "défis structurels" du marché de l'emploi, alors que François Hollande ambitionne d'inverser "durablement la courbe du chômage à la fin de l'année" 2013.

Dans son rapport annuel "Perspectives de l'emploi", publié mardi, l'Organisation de coopération et de développement économiques prévoit un taux de chômage à 11,2% (11,6% en incluant les Dom) au 4e trimestre 2014, contre 10,7% au 2e trimestre 2013 (11,1% Dom compris).

Plus de cinq ans après le début de la crise financière mondiale, l'OCDE note que la France "fait face à un chômage durablement élevé et persistant" et que "le marché du travail français peine à se redresser".

A l'avant-veille d'une réunion des ministres du Travail du G20 à Moscou, l'OCDE appelle ainsi Paris à "s'attaquer à certains défis structurels qui continuent de persister sur le marché du travail".

"Si le taux de chômage en France est légèrement plus faible que dans la zone euro (12,2% en moyenne, tirée à la hausse par la Grèce et l'Espagne, ndlr), il reste élevé en comparaison" des 34 pays de l'OCDE (8% en moyenne), et notamment de son voisin allemand, selon l'organisme. Outre-Rhin, le chômage devrait en effet passer en deçà des 5% fin 2014, selon ses projections.

"La part des jeunes qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation, a augmenté de 2,8 points entre 2007 et 2012", relève également l'organisation internationale, qui appelle à investir dans une stratégie qui améliore les taux d'emploi à la fois des jeunes et des seniors, les deux catégories d'âge les plus frappées.

"Les emplois d'avenir et les contrats de génération, dispositifs ciblés sur les jeunes et les seniors, sont une première avancée en ce sens", estime l'organisme international, qui appelle toutefois à "des réformes plus structurelles permettant d'améliorer durablement les taux d'emploi à tous les âges".

"Réduire le dualisme" entre contrats courts et longs

L'OCDE évoque aussi la loi sur la sécurisation de l'emploi, votée au printemps, qui vise à offrir plus de flexibilité aux entreprises (modulation du temps de travail et des salaires en cas de difficultés conjoncturelles, réforme des procédures de licenciement...) et tout en sécurisant les salariés (renchérissement du coût de certains contrats courts, droits rechargeables à l'assurance chômage...).

Selon elle, cette réforme "va dans la bonne direction en créant des nouveaux outils de flexibilité qui devraient permettre une plus grande création d'emplois dans le moyen terme".

"Cependant, beaucoup reste à faire pour réellement réduire le dualisme du marché du travail en France" entre contrats courts et contrats longs, dit-elle. "En 2011, 78% des recrutements et 71% des cessations d'emploi correspondaient au début ou à la fin d'un CDD", est-il souligné.

Estimant que la "reprise" économique est en cours, François Hollande a réaffirmé dimanche son "engagement" d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année, remis en cause par nombre d'économistes, mais aussi par les prévisions de l'Insee et du Fonds monétaire international.

"Je me bats" pour l'emploi, a affirmé le chef de l’Etat lors de l'interview du 14 juillet depuis l’Élysée, alors que le nombre de demandeurs d'emploi sans activité est de 3,26 millions, un record historique. "La politique, ce n'est pas de la magie, c'est une volonté, c'est une stratégie, c'est une cohérence", a-t-il poursuivi énumérant les dispositifs mis en place en faveur de l'emploi.

Il y aura "100.000 emplois d'avenir d'ici la fin de l'année, et 70.000 contrats de génération au début de l'année prochaine", a promis François Hollande, évoquant aussi le plan d'urgence de formation de chômeurs destiné à pourvoir, d'ici la fin de l'année, "35.000 emplois" qui ne trouvent pas preneurs.

A défaut de voir le taux de chômage mesuré par l'Insee refluer au quatrième trimestre, le gouvernement guette un reflux des inscriptions à Pôle emploi, le deuxième indicateur qui mesure le chômage. Celui-ci, beaucoup plus volatil, a déjà marqué une pause inattendue en mai.

Source : AFP

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