Un nouveau roi pour une Belgique qui doute

  • Le roi des Belges Albert II et le prince Philippe à Marolles le 20 juillet 2013
    Le roi des Belges Albert II et le prince Philippe à Marolles le 20 juillet 2013 BELGA/AFP - Nicolas Maeterlinck
  • Albert II fait ses adieux, Philippe s'apprête à lui succéder
    Albert II fait ses adieux, Philippe s'apprête à lui succéder AFP - Benjamin Bouly Rames
  • La princesse Mathilde et le prince Philippe à Marolles le 20 juillet 2013
    La princesse Mathilde et le prince Philippe à Marolles le 20 juillet 2013 BELGA/AFP - David Stockman
  • La foule attend l'arrivée de la famille royale au "Bal national", à Marolles le 20 juillet 2013
    La foule attend l'arrivée de la famille royale au "Bal national", à Marolles le 20 juillet 2013 BELGA/AFP - Eric Lalmand
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AFP

La Belgique vit dimanche une journée historique avec l'intronisation du roi Philippe, le septième souverain de son histoire, mais dans le doute lancinant sur l'avenir d'un pays divisé et fragile.

A 12H00 (10H00 GMT), Philippe, 53 ans, prêtera serment devant les chambres réunies. Il succèdera ainsi à son père Albert II, 79 ans, qui aura signé son acte officiel d'abdication une heure et demie plus tôt au Palais royal de Bruxelles, à quelques centaines de mètres de là.

Le souverain sera assis sur un trône mais n'aura ni couronne ni sceptre, attributs royaux inconnus en Belgique. Au premier rang, seront assis son épouse Mathilde et leurs quatre enfants, dont l'aînée Elisabeth qui deviendra, à bientôt 12 ans, la nouvelle princesse héritière.

Le nouveau roi, qui aurait pu succéder à son oncle lors de la mort brutale du roi Beaudoin en 1993, n'avait alors pas été considéré comme prêt à assumer la fonction. Vingt ans plus tard, le doute subsiste en raison de quelques propos maladroits et de son manque persistant d'aisance en public.

Il pourra compter sur le soutien actif de Mathilde, populaire, compétente et atout charme de la monarchie depuis leur mariage en 1999. A 40 ans, elle deviendra la première reine d'origine belge de l'histoire du pays.

Dans son discours d'adieu à la nation samedi, Albert II a d'ailleurs étroitement associé Mathilde à Philippe, en demandant aux Belges de les "entourer" tous les deux de leur "collaboration active" et de leur "soutien". "Ils forment un excellent couple au service de notre pays", a-t-il assuré.

Il a aussi lancé un appel au "maintien de la cohésion" de la Belgique.

La monarchie est présentée comme un des derniers symboles d'unité du pays, devenu un Etat fédéral au fil des crises politiques qui se sont succédé ces 40 dernières années. Défendue dans le sud francophone du pays, elle est remise en cause dans le nord néerlandophone, particulièrement par les indépendantistes de la N-VA, républicains par principe et à tout le moins partisans d'une monarchie purement protocolaire.

Au balcon du Palais

La preuve en a été fournie cette semaine lors des dernières visites officielles du couple royal. Albert et Paola ont été accueillis dans une quasi-indifférence par quelques centaines de personnes à Gand, deuxième ville de Flandre, alors qu'ils étaient acclamés par des milliers de personnes à Liège, en Wallonie, lors d'une "joyeuse sortie" marquée par l'émotion et les appels à l'unité du pays.

Le règne d'Albert II a été ponctué par plusieurs crises politiques, particulièrement après les élections de 2010 où les partis avaient mis 541 jours, un record mondial, pour former un gouvernement. Le roi avait alors joué un rôle majeur pour sortir de l'impasse.

A l'approche des élections législatives de 2014, qui devraient voir une nouvelle poussée des indépendantistes flamands, une majorité de Belges auraient préféré que le vieux monarque reste encore sur le trône malgré sa santé déclinante.

Dans ce contexte, l'intronisation de Philippe sera marquée par la sobriété. Le programme conçu pour célébrer la fête nationale du 21 juillet a été à peine modifié.

Dimanche, après la prestation de serment, le nouveau couple royal apparaîtra au balcon du Palais avant d'assister au traditionnel défilé militaire et de prendre un bain de foule au milieu des animations auxquelles sont attendues plusieurs centaines de milliers de personnes dans le centre de Bruxelles.

A la veille du grand jour, à l'exception du "bal national" où le roi, son fils et leurs épouses se sont rendus samedi soir, la capitale ne manifestait pas d'exaltation particulière, loin de la vague orange qui avait déferlé sur les Pays-Bas fin avril lors de l'intronisation du nouveau roi Willem-Alexander.

Aucune tête couronnée ou dirigeant étranger n'ont été invités aux cérémonies. La seule personnalité sera le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, venu en voisin. La Belgique, un des six pays fondateurs de l'UE et qui abrite ses principales institutions, reste très attachée à la construction européenne.

Source : AFP

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