Rodez : premier coup de tonnerre sur l'Estivada

  • Les organisateurs s'interrogent : l''avenir de l'Estivada s'inscrit-il en Aveyron ?
    Les organisateurs s'interrogent : l''avenir de l'Estivada s'inscrit-il en Aveyron ? José A. Torres/ CP
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Myriam Laffont

À 24 heures de l’inauguration de la 20e édition de l’Estivada, le conseil général a baissé lundi matin de 75% sa subvention. Sous l’estoc, l’Estivada vacille mais ne baisse pas les bras. 

C’est au pied de la scène de 38 mètres sur laquelle les techniciens d’ATS s’affairent, que Patric Roux a appris hier matin que la pièce montée du gâteau d’anniversaire des 20 ans de l’Estivada, célébrés aujourd’hui, pourrait s’écrouler. Évoquée mardi dernier par la commission culture du conseil général, la baisse drastique de la subvention accordée au festival interrégional a été confirmée lundi matin en commission permanente. Soit 75 % de baisse. Soit 5 000 euros accordés en 2013 (pour 40 000 euros demandés en cette édition d’anniversaire) et contre 20 000 euros en 2012.

"Très concrètement, l’Estivada 2014 est mise en danger"

Atterré, le directeur de l’Estivada vit ce revirement comme "une trahison": "C’est un scandale et c’est totalement irresponsable la veille de l’inauguration! L’Estivada est un fantastique outil, une référence en Catalogne et en Italie, un atout pour ce département. J’attends maintenant que le conseil général confirme que l’attractivité du département ne l’intéresse plus !" Pire, "très concrètement, l’Estivada 2014 est mise en danger". La manifestation présente en effet désormais un déficit initial de 35 000 euros (sur la base des 40 000 euros demandés). Qu’un orage fasse plier boutique pendant le festival et ce sont les fonds propres de la manifestation, 100 000 euros générés par la buvette et la restauration, qui prendront l’eau.

L'opposition parle d'un "coup de poignard politique"

Une inquiétude relayée par les élus de l’opposition départementale, qui, aussitôt la commission départementale dispersée, ont exprimé leur incompréhension après "ce désengagement brutal" et condamné publiquement "un coup de poignard politique contre l’Estivada, la culture occitane, Rodez et l’Agglo". Pas de "coup de poignard " ou de "manœuvre politicienne", car "tout ce qui profite à Rodez et à l’Agglo profite au département", défend Jean-Michel Lalle, conseiller général en charge de la culture, qui oppose "des temps durs"et des choix à faire: "Nous sommes le seul département de la région à consacrer 600 000 euros à la culture et à la langue occitanes. Nous avons fait ici le choix de la proximité, de l’apprentissage de la langue et du spectacle vivant."

L'organisateur "ne pliera pas"

Et de minimiser la baisse de 75 %: "Que représente un manque de 15 000 euros sur un budget de 700 000 euros ?" D’aucuns pourraient d’ailleurs contrer la parade par ce même ratio: que représente une subvention de 15 000 euros sur un investissement de 600 000 euros placés dans la culture et la langue occitanes ? Quelques minutes avant l’annonce de ce coup de semonce budgétaire, les techniciens d’ATS insistaient sur les aléas météorologiques. Plus que la pluie, ce sont les coups de vent qui feront plier une scène bâchée. Atterré mais déterminé, Patric Roux ne pliera pas: "Les seules batailles que l'on perd à coup sûr sont celles qu'on n'engage pas, je ne baisse pas les bras." Pas plus les festivaliers, qui, même s’ils n’atteignent pas la jauge Zebda, devraient dès ce soir se déhancher et lever les bras par milliers.

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