Armand Vaquerin: une vie tout feu, tout flamme...

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    Armand Vaquerin: une vie tout feu, tout flamme...
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Biographie. C’était il y a vingt ans. Armand Vaquerin disparaissait, laissant derrière lui l’image d’un homme à la fureur de vivre. Un livre retrace ce destin hors normes à l'occasion du Challenge Vaquerin qui réunit dans le sud Aveyron la fine fleur du rugby européen. 

Il est l’homme aux dix Boucliers de Brennus décrochés entre 1971 et 1984. Un record. C’était le temps de l’hégémonie biterroise sur le championnat de France de rugby. Une autre époque. Celle durant laquelle Armand Vaquerin, force de la nature, a forgé sa légende, sur le terrain comme en dehors. Chaque année depuis 1994, à Camarès et dans le Sud-Aveyron, le challenge Armand-Vaquerin honore sa mémoire. Là où ce Biterrois d’adoption a toujours aimé se ressourcer, alors même qu’il écrivait encore les lignes de sa prestigieuse carrière.

"Un monument dans le contact humain" Alain Castéran, le biographe

Se souvenir d’Armand Vaquerin, c’est d’abord se rappeler d’un homme qui avait fait de sa vie profession d’amitié. "Gentil", "convivial", "généreux" sont les mots qui reviennent le plus dans la bouche de ceux qui l’ont connu. Y compris de la part de ses adversaires qui, pour la plupart, ont partagé avec lui des moments d’amitié qu’ils n’effaceront jamais de leur mémoire.

"Nombreux sont les anciens adversaires d’Armand à dire beaucoup de bien de lui aujourd’hui", raconte Alain Casteran, auteur de la biographie Armand Vaquerin, une légende biterroise. Tous les problèmes étaient réglés en sortant du terrain. Vingt ans après, Armand est resté un personnage haut en couleur mais respecté. C’était un monument dans le contact humain. Armand Vaquerin a toujours accordé une place très importante à sa famille et aux liens amicaux. Fils de parents ayant fui l’Espagne franquiste en 1939, il voit le jour en Aveyron, à Séverac-le-Château en 1951. Il passe son enfance entre Béziers, où ses parents possèdent le bar Le Mondial (un cocon dans lequel les clients appellent les parents Vaquerin "papa" et "maman"), et le Sud-Aveyron, où il n’a jamais cessé de garder des attaches. En 1988, une fois son œuvre achevée, il reviendra vivre à La Graverie, non loin de Camarès. Le lieu de rassemblement de toute sa famille. Pour quelque part boucler la boucle. 

Un homme de défis

Une boucle qu’Armand a décidé de faire ovale à l’adolescence. Car c’est sur le tard qu’il se découvre un talent pour le rugby. Le jeune Vaquerin trouve dans le «quinze» un exutoire pour la boule de nerf qu’il est. Homme de défi féroce, repéré par Raoul Barrière, il sera un pilier craint et redouté par tous ses adversaires. Sa mobilité, son sens du jeu, son engagement et sa fulgurance feront de lui un leader du pack rouge et bleu, puis du maillot frappé du coq. "C’était un guerrier qui aimait toucher le ballon, rapporte Alain Castéran, qui se souvient d’un "roc" sur le terrain. "Il était capable de créer des brèches importantes dans les défenses adverses. Il était aussi capable de marquer des essais. Armand n’avait peur de rien et de personne. Il aimait les combats épiques. Plus le challenge était difficile, plus il était apte à le relever." 

À 20 ans, Armand Vaquerin remporte son premier titre de champion de France. Il connaît sa première sélection en Bleu contre la Roumanie (à Béziers) à 20 ans et 10 mois. Le surdoué brûle les étapes sans se brûler les ailes. Une trajectoire fulgurante. Avec ses partenaires de l’ASB, il va marquer le rugby de son empreinte: solidarité, jeu d’avants, puissance, préparation d’avant-match, mental d’acier. Les prémices de ce que l’on appellera, quelques années plus tard, le professionnalisme.

Fin romantique

Après sa carrière, Armand et sa femme s’exilent au Mexique, où ils vivent de la pêche et du tourisme à proximité d’Acapulco. Le repos du guerrier. Quelques mois plus tard, il montera une affaire de courte durée en Espagne, avant de revenir s’installer à Béziers où il ouvre Le Cardiff, une enseigne symbole de son admiration pour le Pays-de-Galles. Mais Armand n’est pas du genre à attendre la venue du client. Il a besoin de liberté. "Il lui fallait découvrir d’autres lieux, d’autres personnes. C’était un homme libre dans sa tête, il n’aimait pas les contraintes", livre Alain Castéran. Certains diront qu’il avait une vie dissolue, qu’il était contre les règles, mais il fallait simplement qu’il bouge." Jusqu’à cette matinée d’été 1993.

Vingt ans après, le décès d’Armand Vaquerin reste une énigme. "Personne n’est en mesure de savoir ce qu’il s’est vraiment passé. Les circonstances sont mystérieuses, même si la thèse officielle retient cette hypothèse de la roulette russe, indique Alain Castéran, qui explore des pistes et des explications dans son ouvrage. Mais Armand aimait la vie. Il avait des projets, il était en forme…"

Cette disparition, cette fin romantique, fait partie de l’histoire d’Armand Vaquerin. Une légende qu’il ne cessera jamais d’être. 

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