Orages dans l'Ouest-Aveyron : c'est aussi une calamité agricole

  • Comme ici près de Morlhon, les cultures ont particulièrement souffert de l'orage.
    Comme ici près de Morlhon, les cultures ont particulièrement souffert de l'orage. PDS/CP
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Au lendemain des violents orages du week-end, les exploitants tirent un premier bilan catastrophique. Près de 2000 ha de cultures ont été en grande partie détruits.Les aides annoncées par Stéphane Le Foll et la procédure de calamité agricole suffiront-elles à éponger les pertes encourues? 

Solidaires, ils s’apprêtaient à donner un peu de leur foin aux collègues des Hautes-Pyrénées, sinistrés par de violentes inondations le mois dernier. Mais, au lendemain des violents orages qui ont ravagé le week-end dernier l’ouest du département, les agriculteurs aveyronnais tirent un premier bilan catastrophique. Du foin, dans les secteurs de Sanvensa, de Morlhon, de Labastide-l-Evêque ou de Saint-Salvadou, il n’y en aura pas. Idem pour les cultures, broyées. Sans compter les dégâts matériels, les toitures effondrées, les animaux morts, foudroyés ou écrasés. "C’est véritablement Verdun !", s’est exclamé Dominique Fayel, le président de la Fdsea, le syndicat agricole majoritaire de l’Aveyron, après une première visite lundi matin sur le terrain, dévasté par les grêles et les rafales de vent.

Et l’homme d’évoquer en effet des scènes de bataille : "Des arbres sans plus aucune feuille, des parcelles de maïs broyées, du maïs haut de 1 mètre rabattu à 10 cm, des récoltes totalement détruites, plaquées au sol. Spectaculaire et impressionnant." 

"On craint pour la pérennité de certaines exploitations"

Combien d’exploitations et d’hectares ont été ainsi ravagés ? La préfecture fait état de 180 agriculteurs sur les quatre communes les plus touchées. À ce stade de l’état des lieux, entre 1 300 et 1 600 hectares ont été en grande partie détruits. D’ores et déjà, Dominique Fayel craint pour la pérennité de certaines exploitations, durement affectées par la perte fourragère. Les seules pertes de fonds, en matière de dommages aux sols, de plantations pérennes et pépinières, d'élevage, d'ouvrages et stocks extérieurs, sont en effet mobilisables dans le régime des calamités agricoles dont la procédure sera engagée, une mission d’enquête rapidement organisée. Assurables, les récoltes sont en conséquence exclues de ce dispositif. Mais "seulement 15 à 20% des agriculteurs prennent une assurance récolte. Beaucoup en sont déçus. Le produit est perfectible", commente Dominique Fayel, qui reconnait qu’avec les épisodes météorologiques violents et récurrents de ces dernières années, le produit a sa place dans la gestion des risques.

Stéphane Le Foll annonce plusieurs mésures

Prise en charge à hauteur de 65% par les pouvoirs publics, l’assurance récolte a été épinglée en avril dernier par la Cour des comptes qui a constaté "un stade de développement insuffisant". Avec la récente baisse de 22,8 millions d’euros de la dotation de l’État pour les récoltes 2013 ( 77 millions d’euros contre 100 millions en 2012 et 133 millions en 2011), l’assurance récolte devrait accuser un nouveau retard à l’allumage. En revanche, hier en fin d’après-midi, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé un certain nombre de mesures d’aides en faveur des agriculteurs touchés, comme le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti pour les parcelles touchées et la prise en charge de cotisations sociales auprès des caisses MSA. Par ailleurs, les établissements financiers sont priés de prendre en compte"cette situation exceptionnelle".

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