Rodez : 3 ans et demi de prison pour l'oncle pédophile

  • L'affaire a été jugée par le tribunal correctionnel de Rodez.
    L'affaire a été jugée par le tribunal correctionnel de Rodez. JAT/CP
Publié le , mis à jour
D.L

Jugé hier par le tribunal de Rodez, un homme de 39 ans a été condamné à 3 ans et demi de prison ferme pour agression sexuelle sur sa nièce âgée de 7 ans au moment des faits. 

Système de défense par trop maladroit? Homme à ce point frustre qu’il pouvait s’imaginer plaire à une enfant à peine âgée de 7 ans? Tentative désespérée d’essayer d’expliquer des faits faute de pouvoir vraiment réaliser leur gravité? C’est sans aucun doute un peu de tout cela à la fois qui caractérise l’affaire qui a été jugée hier à l’audience du tribunal correctionnel de Rodez. Celle d’un oncle, aujourd’hui âgé de 39 ans, et qui durant 7 ans, d’abord au Portugal de 2002 à 2005, puis en France jusqu’en 2009, a commis une longue série d’agressions sexuelles sur sa nièce, alors qu’elle n’avait que 7 ans au commencement. Mais le tribunal n’a retenu hier que les faits commis en France, se déclarant incompétent pour les faits antérieurs, les magistrats français ayant pris soin néanmoins d’en aviser les autorités judiciaires portugaises. En tout cas, c’est toujours selon le même scénario que se produisaient les faits. Durant toutes les périodes où il était sans emploi, cet oncle se voyait confier chez lui la garde 5 enfants. Soit les deux siens ainsi que les trois autres de sa belle-sœur, dont la fille aînée.

Dessins animés

C’est cette dernière qu’il avait pris l’habitude d’attirer dans sa chambre, en mettant des dessins animés à la télé, et en prenant bien soin de refermer la porte. Il se livrait alors à divers actes d’agressions sexuelles, pouvant aller jusqu’à la pénétration digitale. Et il ne manquait pas ensuite de culpabiliser sa victime, en la menaçant de tout dire à ses parents… Pourtant, hier encore, l’homme, tout en reconnaissant la matérialité des faits, a continué à se réfugier dans une sorte de négation, consistant à dire que c’est la victime qui était en demande. Et ce n’est que son avocate qui, à la lumière de l’expertise psychiatrique, a pu avancer un début de réponse à cette contradiction flagrante. "Il a voulu croire qu’il lui plaisait, lui qui avait subi un parcours déstructuré, avec le décès de son père et d’un frère alors qu’il n’avait que 7 ans, puis ce qu’il a vécu aussi comme l’abandon de sa mère, et alors qu’il se savait également trompé par son épouse", a développé avec brio Me Laurie Garric.

Prédateur qui isole sa proie

Tandis que le substitut du procureur a mis en avant "le prédateur qui isole sa proie, l’amadoue et la menace avant de se ruer dessus ! ". Le fait est que la victime, aujourd’hui âgée de 18 ans, a mis beaucoup de temps avant de parvenir à dire l’indicible. Car ce n’est que l’an dernier, soit 3 ans après la fin de son cauchemar (lequel n’a pu se terminer qu’à la suite d’un événement extérieur) qu’elle est parvenue à se confier à l’infirmière et à l’assistante sociale de son lycée. Lesquelles ont immédiatement alerté les services de police de Rodez, qui ont procédé à l’arrestation de l’oncle en novembre dernier. Depuis, la victime ne peut supporter l’idée d’une confrontation avec cet oncle (elle était d’ailleurs absente de l’audience) qu’elle considère comme "une ordure". L’oncle a été condamné à 3 ans et demi de prison ferme, avec obligation de suivre des soins.

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