Sauclières : les santons animés de Michel Wurfel

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    Sauclières : les santons animés de Michel Wurfel CP
  • Les santons se sont multipliés comme des petits pains, la collection de Michel Wurfel <QA0>
compte 500 modèles différents.
    Les santons se sont multipliés comme des petits pains, la collection de Michel Wurfel compte 500 modèles différents. CP
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Publié le
Centre Presse Aveyron

Nous voici au Causse du Larzac, sur des routes étroites et enfoncées jusqu’au cou dans un paysage vert et paille que rien n’arrête sinon de rares panneaux annonçant une traversée de brebis ou un musée des automates. Rencontre avec Michel Wurfel, créateurs de santons. 

Dans un entrepôt à l’entrée de la petite commune de Sauclières, cinq cents santons enchaînent des mouvements répétitifs et racontent l’histoire des villages du sud de la France, avec leurs guinguettes et leurs champs de foire, à la manière de Marcel Pagnol. Les personnages d’argile jouent les élèves arrogants que l’institutrice a mis au coin, un bonnet d’âne sur la tête; ils sont encore ce Papé que l’on aperçoit par la fenêtre du premier étage du café André et qui aspire consciencieusement la fumée de sa pipe. Le fusil de chasse qui a mis un terme à bien des envolées de bartavelles trône au-dessus de la cheminée. Ils sont aussi le maréchal-ferrant, le rémouleur, la lavandière… tous ces métiers disparus à qui Michel Wurfel a redonné vie. Le Marseillais n’a pas toujours été fabricant d’automates… "Au retour d’Algérie, j’ai voulu être artiste peinte" confie-t-il, mais l’art ne nourrissait pas son homme. "Alors je me suis lancé dans la décoration, là, je ne savais plus où donner de la tête." Après vingt ans de chantiers non-stop, l’entrepreneur a fini par s’intéresser à infiniment plus petit, à infiniment plus discret. "Un jour j’ai fabriqué une tête dans un morceau d’argile".

Walt Disney pour client

Le lendemain, la tête devenait santon et le surlendemain, le santon devenait automate. Un peu plus tard, Michel Wurfel migre à Sauclières; la maison des vacances devient le siège d’une petite entreprise familiale en 1992. Une entreprise familiale désormais célèbre pour sa crèche grandeur nature qui a provoqué quelques embouteillages au village la veille de Noël et pour sa ferme caussenarde filmée par une équipe de TF1, en novembre dernier, pour le journal télévisé présenté par Jean-Pierre Pernaut. Si Michel Wurfel est si souvent sous les feux de la rampe, c’est aussi parce qu’il est des tout derniers fabricants d’automates en France. "Pour les santons articulés, je suis même le seul dans toute l’Europe". Walt Disney fait partie de ses clients, la firme américaine a passé commande d’automates, copies conformes de personnages de dessins animés, pour les parcs d’Orlando ou ceux du Japon. Les Emirats arabes ont une préférence pour de plus classiques effigies, le vieux berger ou le roi debout ont leur franc succès au Moyen Orient.

"On a eu des sacrés coups de feu !"

Les santons de Michel Wurfel ont également décoré des vitrines de non moins célèbres firmes et tout dernièrement le stand des caves de Roquefort au salon de l’agriculture à Paris. "On a eu des sacrés coups de feu !", comme ce jour où la fondation de France à Paris a commandé plus de 15 000 santons à la petite société de Sauclières. Dans l’atelier, les boîtes s’empilent, boîtes à poules, boîtes à gitanes, boîtes à chameaux… les bouts de laine, les morceaux de tissu provençaux, les pelles et les seaux miniatures font les fonds de tiroirs. Sur l’étagère, les bergers, les curés, les bûcherons et les gitanes cherchent un repreneur tout comme Michel Wurfel pour qui l’heure de la retraite a désormais sonné.

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