Franck Plenecassagne: "Il va nous falloir du temps"

  • L'entraîneur du Raf : "Ceux qui veulent des résultats immédiats, qu’ils aillent à Monaco."
    L'entraîneur du Raf : "Ceux qui veulent des résultats immédiats, qu’ils aillent à Monaco." JLB/CP
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Maxime Raynaud

À l’heure de retrouver la compétition ce soir (18 heures) à Hyères, le temps est à l’"impatience" pour Franck Plenecassagne. Mais avant de se lancer dans la saison, l’entraîneur du Raf s’est livré. Recrutement, attentes, objectifs, l’ex-mentor des filles balaie les sujets. Avec un message : "Il faudra du temps".

Comment vous sentez-vous à quelques jours (entretien réalisé mardi) du premier match officiel ?

Il y a de l’impatience. Ça fait sept semaines qu’on est sur le pont. Les amicaux, l’entraînement, c’est une chose. Mais la compétition, c’est différent. Et il n’aurait pas fallu une semaine de plus car pour les joueurs, ça devenait frustrant.

Quels seront les objectifs du Raf lors de cet exercice ?

Avec le groupe, on s’est mis des challenges. Mais ça, c’est du domaine de la vie interne. Après, évidemment, c’est le maintien. Et le plus vite possible afin qu’on puisse construire plus sereinement que la saison dernière. Quant à la Coupe de France, c’est la volonté de tout le monde. Surtout que la saison dernière, l’élimination à domicile face à Albi (3-1) a été un gros point noir et qu’on connaît l’histoire du club. 

N’avez-vous pas le sentiment que les objectifs annoncés ne sont pas vraiment en adéquation avec des moyens, surtout humains, plutôt élevés sur le papier ? 

Sur le papier peut-être, mais en réalité les moyens financiers sont bien plus inférieurs. Je sais que tout le monde est satisfait du recrutement. Mais je ne ferai un premier bilan qu’après 5 matches. Aujourd’hui, il est difficile de juger, pour plusieurs raisons: parce qu’on a pris beaucoup de nouveaux joueurs (8), qu’on a effectué une grosse préparation et que pas mal de joueurs, surtout offensifs, sortent quasiment d’une saison blanche. Il va falloir du temps.

 Vous réclamez donc de la patience ?

Non, je ne demande rien. Et les doutes de certains sont légitimes. Il ne fallait pas s’attendre à autre chose.

Justement, comprenez-vous qu’à l’issue des matches amicaux (1 victoire, 1 nul, 4 défaites), il y ait des inquiétudes ?

Dans tous les clubs, c’est pareil. Et moi, je ne suis pas patron de café où on entend tout et son contraire. Je sais où on va. Et les problèmes rencontrés pendant la préparation montrent bien que le recrutement a besoin de maturer (sic). Par exemple, on sait qu’on est moins à l’aise avec le ballon que d’autres équipes, notamment du sud. L’animation offensive est toujours un gros chantier alors quand en plus, c’est dans ce secteur que tu as le plus recruté... Voilà, nous, on a fait venir des joueurs avec nos moyens. C’est parfois frustrant mais on ne m’a pas menti. Et on est confiant.

Cette saison doit-elle être celle du rebond pour un Raf rentré dans le rang la saison dernière ?

Je ne le vois pas comme ça. C’est plutôt le début d’un nouveau cycle, d’une nouvelle économie, la première année de construction. On décide de refaire de la formation au Raf et cela ne va pas marcher du jour au lendemain

La saison dernière, vous aviez hérité d’un groupe et d’une situation après le départ de Rui Pataca. Aujourd’hui, vous avez "les clés". En quoi cela vous change-t-il ?

Oui, là je suis le responsable. Et j’ai cautionné tout ce qui s’est fait. Je prends plus de plaisir car je suis davantage en adéquation avec ma conception du foot. Il est toujours plus intéressant de construire que de récupérer un bateau avec des fuites. L’an dernier, j’ai dépanné mais je ne l’aurai fait pour personne d’autre. Là, c’est un projet sur 3 ans. Ça prendra du temps mais on veut changer beaucoup de choses et tout le monde au club est sur la même longueur d’ondes. Ceux qui veulent des résultats immédiats, qu’ils aillent à Monaco.

Vous répétez qu’il faudra du temps. Est-ce une manière de ne pas dire que vous êtes inquiet ?

Moi, je ne suis pas dans le "inquiet ou pas inquiet". Ma question : "Qu’est-ce que je vais faire avec les cartes que j’ai en mains ?" Je connais les points forts et faibles de mon équipe. Et on a tout fait pour arriver dans les meilleures conditions.

Mais vous n’avez, par exemple, pas dégagé de onze-type à l’issue des amicaux...

C’était une volonté. Cela fait partie des choses que j’ai retenues de la saison dernière: il est capital de mettre les joueurs en concurrence. C’est comme cela que tout le monde reste concerné et c’est une gestion à long terme.  

Allez-vous changer de philosophie de jeu ?

On va essayer de continuer avec le système tactique, en 4-4-2, de la fin de saison dernière. Après, j’entends les gens dire: "Il faut jouer". Mais il faut qu’ils arrêtent de regarder le Barça. On ne peut pas demander à une CFA de jouer comme ça. Nous, on va essayer de récupérer plus haut et plus vite. Et de passer davantage sur les côtés.

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