Football : Montlaur AS porte plainte pour injures à caractère raciste

Pour son match de reprise à l'occasion du premier tour de cadrage de la Coupe de France, l'AS Montlaur (PL) ne s'attendait certainement pas à un tel accueil. Battue sur le pré par l'US Dourdou à l'issue de la séance de tir aux buts, (3-3 fin du temps réglementaire ; 5-3 tab), l'équipe visiteuse a surtout subit des provocations, nombreuses et répétées, à caractère raciste en provenance des bords du terrain. L'incident de trop pour le club du Sud-Aveyron qui a décidé de saisir le Parquet pour déposer une plainte contre X pour injures à caractère raciste. "Aujourd'hui le résultat sportif importe peu, nous allons saisir la justice pour des propos racistes proférés par certains supporters de Dourdou. Notre avocat va préciser sa plainte. Le maire de Montlaur nous soutient. On ne peut pas laisser passer cela. Il faut combattre ce genre de comportement très, très grave", indique Patrick Dejean, dirigeant de Montlaur AS.

Des joueurs "anéantis" 

Comme l'attestent plusieurs témoignages, deux joueurs du club, dont un plus particulièrement, ont été la cible de nombreuses provocations et insultes liées à leur couleur de peau. Des joueurs "anéantis à l'issue de la rencontre" commente le coach sud-aveyronnais. Le président de l'US Dourdou, Progrès Delgado ne nie d'ailleurs pas les faits."Je ne peux pas dire qu'il ne s'est rien passé puisque j'ai effectivement entendu de telles choses", concède-t-il tout en regrettant amèrement les débordements "d'une minorité qui a peut-être un peu abusé de la boisson" avant de venir assister au match. 

"Les matchs se passent plus ou moins bien. Vendredi soir, sur le terrain il n'y a rien à redire. Mais certains supporters ont dépassé les bornes, regrette Joël Brusque l'entraîneur de l'AS Montlauraise. "On aurait pu en faire mention sur la feuille de match mais à ce moment on avait juste envie de partir. Mais avec du recul, joueurs, entraîneurs et dirigeants, on s'est dit qu'il fallait agir". Sans "vouloir faire un exemple" de ce cas particulier, tous entendent cependant être fermes "face à ces énergumènes qui n'ont rien à faire au bord d'une pelouse".