Première rentrée scolaire préparée par la gauche

  • Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, le 26 août 2013 à Toulouse
    Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, le 26 août 2013 à Toulouse AFP/Archives - Remy Gabalda
  • Des enfants marchent dans la cour de leur école, lors de la rentrée scolaire 2011
    Des enfants marchent dans la cour de leur école, lors de la rentrée scolaire 2011 AFP/Archives - Philippe Huguen
Publié le
AFP

Vincent Peillon présente jeudi la première rentrée scolaire préparée par la gauche, marquée par le passage à la semaine de 4,5 jours pour un écolier sur cinq, des créations de postes et la priorité au primaire.

Le slogan de campagne de François Hollande "Le changement, c'est maintenant" et les 60.000 créations de postes programmées sur le quinquennat, après 80.000 suppressions sous la droite, ont suscité de fortes attentes.

Mais beaucoup de réformes impulsées par la loi pour la "refondation" de l'école mettront du temps à se mettre en place: réécriture des programmes pour 2015, refonte de l'éducation prioritaire, objet d'Assises cet automne, rénovation du collège, bilan de la réforme du lycée ou évolution du métier d'enseignant.

"Tous les regards vont se tourner vers la réforme des rythmes", qui concernera d'abord 22% des élèves du public et les autres emboîtant le pas en 2014, relève Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat d'enseignants SE-Unsa.

"Les parents vont être très attentifs. Ils sont relativement inquiets de la mise en oeuvre et n'ont pas tous bien compris comment cela allait fonctionner", indique Valérie Marty, présidente de la Fédération de parents d'élèves Peep.

"Je ne suis pas très critique. Je trouve que c'est beaucoup de bruit pour rien", estime au contraire Marion Longchambon, maman parisienne d'un petit Maxime qui entre en grande section. "Il allait au centre aéré le mercredi matin, il ira à l'école."

Hormis les rythmes, "il n'y a pas réellement de grands changements", estime Mme Marty, regrettant que les effectifs des classes ne baissent pas.

"Certains parents veulent le changement tout de suite, mais il faudra travailler sur le long terme, il faut du temps", plaide Paul Raoult, président de la FCPE, autre fédération de parents.

Les créations de postes, 6.770 dans le public, seront encore loin de compenser les suppressions des dernières années et leur visibilité sera réduite par l'arrivée de 60.000 élèves supplémentaires.

"Cette rentrée marque un changement de cap, l'école primaire retrouve un peu d'air, mais elle porte encore les stigmates des années passées", estime Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.

"Machine lourde"

"Monsieur ou madame Lambda, parents d'élèves du primaire ou du secondaire, mais même nos collègues enseignants, ne vont pas véritablement voir la différence, si ce n'est dans les quelques endroits où on aura amorcé" le "plus de maîtres que de classes" ou la relance de la scolarisation des moins de trois ans dans les zones difficiles, estime M. Chevalier.

Il s'agit, avec un maître surnuméraire dans certaines écoles, de travailler par moment en petits groupes ou en co-intervention, ainsi que de travailler plus tôt le langage avec certains tout-petits pour réduire les inégalités.

Ces deux dispositifs incarnent la priorité au primaire gravée dans la loi, suivant l'idée que c'est là que s'installent les difficultés manifestées par un quart des élèves entrant au collège, tandis que les résultats des élèves français déclinent dans les classements internationaux.

"Sur le terrain, on observe ici ou là des réticences, des choses qui peinent à se mettre en oeuvre", souligne M. Chevalier, l'Education nationale étant "une machine lourde qui a parfois du mal à changer de braquet".

Autre nouveauté, les jeunes profs seront à nouveau formés. Si la nécessité d'une remise en place de la formation initiale faisait concensus, beaucoup estiment que les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé) se lancent dans l'urgence.

Un "service public de l'éducation numérique" se met en place avec onze services dans un premier temps.

Côté climat social, une grève est annoncée le 10 septembre sur les retraites. Le sujet est d'autant plus sensible pour les enseignants français qu'ils sont moins payés que leurs collègues de l'OCDE. Si le budget de l'éducation a été sanctuarisé en France quand ses voisins sabrent dans un contexte de rigueur, les moyens vont d'abord à la création de postes et à la formation.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?