Le pape François remplace son numéro deux controversé au Vatican

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    Le pape François suivi du cardinal Tarcisio Bertone le 29 juillet 2013 à l'aéroport de Rome AFP/Archives - Andreas Solaro
  • Le pape François s'adresse à la foule massée place Saint-Pierre le 25 août 2013 au Vatican
    Le pape François s'adresse à la foule massée place Saint-Pierre le 25 août 2013 au Vatican AFP/Archives - Tiziani Fabi
  • Pietro Parolin le 19 février 2009 à Hanoï
    Pietro Parolin le 19 février 2009 à Hanoï AFP/Archives - Hoang Dinh Nam
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AFP

Le pape François a nommé samedi le nonce Pietro Parolin à la tête du gouvernement de l'Eglise, en remplacement du controversé Tarcisio Bertone, avant une réforme attendue de la Curie souvent contestée pour son opacité et ses scandales.

Originaire de la région de Venise et ordonné prêtre en 1980, Mgr Parolin, 58 ans, était depuis 2009 nonce (ambassadeur du Vatican) au Vénézuela. Il remplacera Mgr Bertone au poste de Secrétaire d'Etat le 15 octobre, a indiqué le Saint-Siège dans un communiqué.

La gestion de la Curie -le gouvernement du Vatican- par le cardinal Bertone, 78 ans, a été souvent contestée. Il était la cible d'attaques dans les documents révélés dans le scandale Vatileaks, après des fuites menées par le majordome du pape Benoît XVI. Dans le cadre de rivalités et intrigues dans les sphères du Vatican, ce salésien était accusé d'erreurs de gestion, de choix malencontreux, de favoritisme, sans toutefois que son honnêteté ne soit mise en cause.

Il avait été nommé au poste de Secrétaire d'Etat en 2006 par le pape Benoît XVI, avec lequel il a traversé toutes les tourmentes auxquelles l'Eglise a été confrontée ces dernières années: scandales de pédophilie, Vatileaks, réforme des finances du Vatican, rumeurs de "lobby gay"...

Depuis son élection en mars dernier, le pape argentin n'a pas fait mystère de son intention de réorganiser la Curie. Il a nommé plusieurs commissions chargées de se pencher sur le fonctionnement de l'administration centrale de l'Eglise ainsi que sur la banque du Vatican.

Les grandes lignes de la réforme de la Curie devrait êtres connues début octobre. Aujourd'hui dotée d'un puissant rôle de supervision, elle pourraient voir ses pouvoir réduits au profit d'une plus grande collégialité au Vatican.

"Je sens le poids de la responsabilité qui m'incombe pour une mission difficile et exigeante devant laquelle pauvres sont mes forces et faibles mes capacités", a réagi dans le même communiqué Mgr Parolin, en remerciant le pape pour sa "confiance".

Particulièrement jeune pour ce poste, Mgr Parolin pourrait selon les observateurs contribuer à un renouveau dans le gouvernement de l'Eglise. Il a été nonce au Nigeria (1986), au Mexique (1989). De retour à Rome en 1992, il a travaillé sur des sujets délicats, comme celui des rapports avec la Chine communiste et le Vietnam ainsi qu'Israël.

Selon l'expert des questions religieuses Gianni Valente, Parolin s'inscrit "dans le véritable esprit de la diplomatie vaticane". Il "sera bien placé pour offrir sa sagesse et sa lucidité pour promouvoir la paix" dans le monde, écrit Valente sur le site Vatican insider.

Il est de tradition que les nouveaux papes remplacent, plus ou moins rapidement, le secrétaire d'Etat nommé par leur prédécesseur et le cardinal Bertone avait déjà dépassé la limite d'âge, 75 ans, généralement en vigueur pour la mise à la retraite de ces hauts responsables.

En revanche, le pape a confirmé samedi à la tête de la Maison pontificale (chargé des audiences et de la logistique), un proche collaborateur de Benoît XVI, Mgr Georg Gänswein. Ce dernier est toujours secrétaire particulier du pape allemand, qui s'est retiré dans un ancien monastère à l'intérieur même des murs du Vatican, instaurant, après sa démission historique, une cohabitation inédite entre le pape "émérite" et le pape en exercice.

Hormis Mgr Bertone, le pape a confirmé l'ensemble des responsables de la Secrétairerie d'Etat. Pour l'heure, le cardinal Bertone reste camerlingue, un rôle crucial en cas de décès ou de démission d'un pape.

Source : AFP

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