Et si un volcan sortait de sa léthargie en Carladez

  • En débroussaillant, Gérard Sol a constaté des dépôts de soufre.
    En débroussaillant, Gérard Sol a constaté des dépôts de soufre. Olivier Courtil/Centre Presse
  • Le soufre s'échappe par des fumerolles situées entre 10 et 25 km sous la surface du sol.
    Le soufre s'échappe par des fumerolles situées entre 10 et 25 km sous la surface du sol. Olivier Courtil/Centre Presse
Publié le
Olivier Courtil

Gérard Sol a trouvé au bord du lac de Sarrans, à Thérondels, des traces de soufre provenant de fumerolles. Un volcanologue s’est rendu sur place pour procéder à des analyses.

Alors, éteints ou pas les volcans d’Auvergne? Le sujet fait toujours débat (lire ci-dessous), mais en attendant, la découverte fortuite de Gérard Sol, menuisier et propriétaire des fameux bateaux Lacustra sur le lac de Sarrans, ravive mystère et passion.
Domicilié au bord du lac, Gérard Sol a constaté, en débroussaillant et en élaguant les arbres de sa propriété, des traces de poudre jaunâtre sur la roche... Intrigué, il a effectué des recherches qui l’ont amené à prendre contact avec le laboratoire de volcanologie de Clermont-Ferrand. Le verdict est tombé: cette poudre correspond à des dépôts de soufre qui s’échappe par des fumerolles - des crevasses d’un sol volcanique - et témoigne d’un phénomène paravolcanique.

Premières fumerolles aperçues en France

Ces crevasses volcaniques parfaitement visibles en Carladez ont attiré récemment l’attention d’un volcanologue de Nancy. Il a dressé un constat de la présence des fumerolles de soufre et procédé à des analyses. Il s’agirait des premières fumerolles aperçues sur le sol français. "Ces fumerolles se trouvent entre 10 et 25 km sous la surface de la terre. Savoir pourquoi ici, cela reste un mystère", résume Gérard Sol après son long et passionnant entretien avec le spécialiste. "Le magma, c’est comme un autocuiseur, poursuit Gérard Sol. Le soufre peut venir à la verticale, à l’horizontale, en diagonale, impossible donc de connaître sa provenance exacte".
Le mystère reste entier. Deux certitudes sont tout de même à retenir: une sonde permet de surveiller l’activité sismique du Plomb du Cantal; ces fumerolles ne présentent aucun danger. Il s’agit en effet d’un phénomène naturel, à l’instar des geysers, des mares de boue ou des sources d’eau chaude. Hasard ou pas, la source la plus chaude d’Europe continentale se situe à Chaudes-Aigues, pas bien loin donc des fumerolles aperçues par Gérard Sol. Une eau à 82°C jaillit de la source du Par qui attire chaque année près de 300000 visiteurs.
Preuve que le sol auvergnat est encore tout chaud... et riche d’une histoire volcanique représentée par le plus grand stratovolcan d’Europe constitué entre autres du Plomb du Cantal et du Puy Mary, classé Grand Site de France en décembre 2012. Six mille ans après la dernière éruption en Auvergne, les volcans peuvent encore faire trembler...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?