FN: Marine Le Pen fait sa rentrée à l'université d'été à Marseille

  • Marine Le Pen le 10 juillet 2013 à Nanterre
    Marine Le Pen le 10 juillet 2013 à Nanterre AFP/Archives - Kenzo Tribouillart
  • Jean-Claude Gaudin le 5 septembre 2013 à Marseille
    Jean-Claude Gaudin le 5 septembre 2013 à Marseille AFP/Archives - Anne-Christine Poujoulat
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Marseille, son soleil, ses règlements de comptes : discrète pendant l'été, Marine Le Pen, présidente du FN, fait sa rentrée politique dans une ville hautement symbolique pour son parti qui se sent poussé par un mistral favorable vers les municipales et européennes de 2014.

"Si on ne change rien, la France sera, en 2025, une Marseille géante: pauvre et conflictuelle": l'influent vice-président du Front national Florian Philippot pose à sa manière l'équation de cette cité, convaincu que la dynamique y est frontiste, face à des UMP et PS harassés.

Stéphane Ravier, chef de file FN dans la cité phocéenne, ouvrira à 10H00, avant l'autre vice-président Louis Aliot, les deux jours de l'Université d'été au Parc Chanot. Affirmant vouloir "déboulonner Jean-Claude Gaudin", l'UMP trois fois maire, ce quadragénaire renvoie dos à dos les "délinquants à capuche" et les "délinquants à cocarde". "J'ai vu", a-t-il confié au journal d'extrême droite Présent, "une partie de Marseille littéralement engloutie par la politique d'immigration-invasion".

Marseille ? "Une ville qui cesse d'être provençale pour devenir nord-africaine", déplore Jean-Marie Le Pen. Le président d'honneur fondateur du FN devait prononcer samedi un discours intitulé - pas moins - "Les quatre cavaliers de l'apocalypse". N'est-il pas convaincu d'avoir "prophétisé les catastrophes qui sont en train d'advenir" , flots migratoires et replis communautariste ? "Notre slogan d'il y a 40 ans - "avec nous avant qu'il ne soit trop tard" - est plus que jamais d'actualité, lance-t-il.

Mais si Le Pen père reste fidèle à ses flamboyantes dénonciations de mondes s'écroulant ("quatre I: immigration, islamisme, insécurité, imposition") sa fille devrait développer une vision optimiste, tracer une "perspective française" et placer son discours de fin d'Université dimanche après-midi, sous le signe de la "confiance". "A quoi bon s'appesantir sur ce qui ne va pas ? Les Français en sont bien conscients", résume M. Philippot.

Confiance en ses chances aussi. "Nous aurons des maires et des centaines de conseillers municipaux", assure l'eurodéputée au Figaro samedi. "Ils apporteront la démonstration de notre légitimité à prendre des responsabilités". Manière de tourner la page de 1995, où dans les villes conquises comme Toulon, ou Vitrolles, la gestion municipale du Front n'a pas fait florès. "Ils avaient commis l'erreur de vouloir appliquer localement des dispositions de préférence nationale qui se sont heurtées à la légalité", résume le politologue Jean-Yves Camus. Mais le parti "s'est professionnalisé", assure Mme Le Pen.

Il a créé un "comité de gestion et suivi des administrations", structure confiée au secrétaire général Steeve Briois, qui se veut un vivier de fonctionnaires territoriaux pour les communes que le FN espère conquérir. Il propose à de futurs partenaires de 1er ou 2ème tour un cadre en dix poins axé sur le pouvoir local: imposition, contrôle de la dépense, avec une touche FN, comme l'expulsion des camps roms illégaux.

"L'UMP et le gouvernement ont raté leur rentrée", tranche M. Philippot, "nous allons réussir la nôtre" après "un bel été" marqué par des adhésions accélérées (70.000 FN revendiqués) et des sondages toujours plus flatteurs : + 4 points, à 16% d'intentions de vote pour FN et rassemblement Bleu marine dans le dernier CSA. Pas de nature à apaiser ceux qui, à droite et à gauche, à Marseille et ailleurs, s'effrayent de la vague frontiste. Par exemple chez les retraités, comme a mis en garde la ministre Michèle Delaunay par note à l'Elysée.

Le 14 juillet déjà, le président François Hollande avait jugé d'une "extrême gravité" la poussée du FN.

François Fillon, en revanche a maintenu vendredi soir sa formule explosive sur "le moins sectaire" qui, entre un PS et un FN, n'est pas forcément le socialiste. Position qu'approuvent 72% des sympathisants UMP, selon BVA.

Source : AFP

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