Pour ses 15 ans, la Techno Parade balaie les derniers préjugés

  • La Techno Parade 2013 le 14 septembre 2013 à Paris
    La Techno Parade 2013 le 14 septembre 2013 à Paris AFP - Fred Dufour
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    La Techno Parade 2013 le 14 septembre 2013 à Paris AFP - Thomas Samson
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AFP

Un mur en cartons renversé par des "fêtards" et des "dormeurs" réconciliés dans la même danse: la Techno Parade de Paris a fêté samedi sous la pluie quinze ans de combat pour la reconnaissance de l'électro, en balayant symboliquement les derniers préjugés contre une musique longtemps stigmatisée.

Entraînant dans son sillage des dizaines de milliers de jeunes, le grand charivari annuel de la scène techno a transformé une nouvelle fois Paris en discothèque géante sous un déluge de décibels, dans une ambiance joyeuse, prenant à contre-pied une météo maussade.

Depuis la place de la République, treize chars et leurs "sound systems" dévolus aux différents courants de la techno ont rejoint la place d'Italie via la Bastille, sur un parcours de 5 km emprunté par une foule dense composée d'une majorité de jeunes et d'adolescents.

La parade a rassemblé "300.000 personnes", selon les organisateurs. De source policière on dénombrait "plusieurs dizaines de milliers" de participants.

Derrière une banderole "Laissez-nous danser!", les anciens ministres Jack Lang, à l'initiative de la première Techno Parade en 1998, et Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, ont ouvert la marche à l'invitation de Technopol, l'association pour la reconnaissance des musiques électroniques.

Michel Robitaille, délégué général à Paris du Québec - la scène électronique de Montréal était l'invitée cette année de la Techno Parade -, était également présent. En raison des Journées du Patrimoine, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, s'est décommandée. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a rejoint le cortège à la Bastille.

"Si les musiques électroniques sont aujourd'hui reconnues, il reste encore quelques élus à convaincre en régions. Le combat continue aussi afin d'amplifier le son des moins visibles. La techno, ce n'est pas seulement les Djs stars", a dit à l'AFP Tommy Vaudecrane, président de Technopol qui a créé la parade parisienne sous l'impulsion de M. Lang.

"La peur a reculé"

La première Techno Parade, devenue le plus grand festival consacré en France aux musiques électroniques, et la deuxième fête de rue après la Fête de la Musique, s'est déroulée le 19 septembre 1998, sur le modèle de la Love Parade de Berlin. L'objectif était de protester contre l'annulation de nombreuses "rave parties". Trois ans auparavant, une circulaire inter-ministérielle avait qualifié les soirées techno de "phénomènes à hauts risques".

"Il y a quinze ans, la musique électro était comme la musique du diable. En réalité, c'était l'ignorance, la méconnaissance, la peur. Il fallait que la musique électronique sorte de l'ombre et aille conquérir la cité. Quinze ans après, c'est fait. La peur a reculé, les artistes français sont reconnus dans le monde entier", a dit Jack Lang à l'AFP.

Aux commandes de l'Institut du Monde Arabe, l'ancien ministre de la Culture prépare un événement autour des musiques électroniques en associant le Maghreb et le Moyen-Orient, a-t-il raconté. Dans les cartons également figure une transposition à Paris du Sonar Festival de Barcelone (Espagne) qui célèbre chaque année les arts numériques et les musiques électroniques.

Parrain des 15 ans de la Techno Parade, le Dj Popof, acteur et témoin historique de la scène techno en France, responsable du label Form Music qui soutient la jeune création électronique, a ouvert le bal sur le premier char, celui de FG et du MEG Montréal Festival, partageant les platines avec des pointures de la scène techno du Québec.

Michael Canitrot, Antoine Clamaran, Jay Style, les Tunisiens de "Sound of Carthage" mais aussi l'Espagnol Samyx et sa techno tribale, et le collectif Audiogenic, première structure historique fédérant la "hard electronic music", ont également fait danser Paris, samedi.

Caméra au poing, Fabrice Bonniot, membre de Technopol et historien de la scène électro, prépare un documentaire pour France Télévisions sur l'histoire des musiques électroniques à travers quinze ans de Techno Parades.

Technopol va prolongera la fête à partir de lundi, jusqu'au 22 septembre avec la "Paris Electronic Week" conçue comme un parcours artistique et pédagogique (programme complet: www.technoparade.fr).

Source : AFP

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