Hollande mantient la pression sur Damas et tente d'apaiser les Français

  • Le président François Hollande et la présentatrice de TF1 Claire Chazal le 15 septembre 2013 à Paris
    Le président François Hollande et la présentatrice de TF1 Claire Chazal le 15 septembre 2013 à Paris POOL/AFP - François Mori
  • Le président François Hollande lors d'une interview donnée à TF1 le 15 septembre 2013 à Paris
    Le président François Hollande lors d'une interview donnée à TF1 le 15 septembre 2013 à Paris POOL/AFP - François Mori
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AFP

François Hollande a maintenu dimanche la pression sur Damas, affirmant que l'accord russo-américain sur le démantèlement des armes chimiques syriennes n'était qu'une "étape importante", qui serait assortie de menaces de "sanctions", tentant par ailleurs de répondre au ras-le-bol fiscal des Français.

Très attendu sur la Syrie alors que la France, aux avant-postes lorsque des frappes semblaient imminentes, a été tenue à l'écart de cet accord, le président l'a assuré sur TF1: il s'agit d'une "étape importante, pas le point d'arrivée".

"L'option militaire doit demeurer, sinon il n'y aura pas la contrainte", a souligné le chef de l'Etat qui espère une prochaine résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, endossée par Moscou.

Cette résolution, a poursuivi François Hollande, qui ne s'était pas exprimé longuement à la télévision depuis le 14 juillet, pourrait être votée "avant la fin de la semaine". Elle prévoirait explicitement "la menace de sanctions" contre le régime de Bachar al-Assad en cas de "manquement" à sa parole.

Dès lundi, a-t-il rappelé, les chefs des diplomaties américaine, britannique et française, John Kerry, William Hague et Laurent Fabius, se retrouveront autour de lui à l'Elysée pour "mettre en forme" cette résolution.

L'étape suivante, selon lui, serait la recherche d'une "solution politique" qui pourrait être au menu de l'Assemblée générale des Nations unies fin septembre à New York.

"La Syrie, c'est la tragédie la plus grave du début du 21e siècle" avec son "cortège d'horreur" et le "massacre" chimique du 21 août qui a fait "1.500" morts dans la banlieue de Damas. Celui-ci, a-t-il insisté, rendait "une réaction nécessaire".

Pour François Hollande, qui s'était déclaré "déterminé" à "punir" le régime syrien, la menace de frappes "a porté", conduisant le président russe Vladimir Poutine à rechercher une issue sur le tapis vert avec Washington.

Le président de la République s'est attaché à convaincre une opinion publique rétive, loin de lui apporter le même soutien que pour l'intervention au Mali. Dans un récent sondage BVA, 60% des Français se disaient insatisfaits de sa gestion de la crise syrienne.

"Il y a des règles et des digues"

Sur le plan intérieur, le chef de l'Etat, qui avait promis une "pause fiscale" en 2014, a tenté d'apaiser le ras-le-bol des Français. Les premières tranches du barème de l'impôt sur le revenu, a-t-il confirmé, seront "allégées".

"Aucune taxe nouvelle" ne sera imposée pour améliorer les comptes de la Sécurité sociale, a-t-il promis, écartant de facto la possibilité, évoquée dans la presse, de taxer des produits comme les cigarettes électroniques ou l'aspartame.

"Très prochainement", a-t-il également déclaré, un crédit d'impôt sera accordé pour la rénovation thermique tandis que, selon lui, la future contribution climat énergie montera en puissance "de manière limitée" et n'aura "pas d'effet en 2014".

Autre sujet chaud sur lequel François Hollande était interrogé: le changement de cap de l'ex-Premier ministre UMP François Fillon sur le Front national. Il y a "des règles, des digues, des principes", a-t-il observé.

Il a rappelé avoir appelé à voter Jacques Chirac lors de la présidentielle de 2002 alors que le candidat socialiste, Lionel Jospin, avait été éliminé au premier tour, laissant Jean-Marie Le Pen face au président sortant pour le deuxième tour.

"Je ne me suis pas posé de questions, je n'ai pas regardé qui était le plus ou moins sectaire, la question ne se posait même pas", a-t-il poursuivi.

"Il y a un moment où ce qui nous rassemble -que se soit des gaullistes, des libéraux, des radicaux, enfin des républicains- (…), c'est une conception commune de la France et de la République, et c'est mon rôle de le rappeler", a dit le président.

Source : AFP

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