Réuni à Marseille, le FN veut profiter des déchirements à l'UMP

  • La présidente du Front national Marine Le Pen (c) à l'université d'été de son parti le 15 septembre 2013 à Marseille
    La présidente du Front national Marine Le Pen (c) à l'université d'été de son parti le 15 septembre 2013 à Marseille AFP - Bertrand Langlois
  • La présidente du Front national Marine Le Pen à l'université d'été de son parti le 15 septembre 2013 à Marseille
    La présidente du Front national Marine Le Pen à l'université d'été de son parti le 15 septembre 2013 à Marseille AFP - Bertrand Langlois
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AFP

"Nous sommes l'avenir !" : Marine Le Pen a bouclé dimanche à Marseille l'université d'été du FN avec un message d'"espoir" pour son parti qui, sur fond de déchirements à l'UMP, veut transformer sa dynamique en votes en 2014.

Des déclarations de François Fillon levant l'interdit ancien sur le vote FN, au fait divers de Nice qui a vu un commerçant tuer son cambrioleur, tout semblait s'être conjugué pour mettre en lumière la présidente du FN et son parti, réuni depuis samedi au Parc Chanot, à l'est du Vieux Port.

Le Front avait choisi Marseille, ville symbole, où il est traditionnellement fort et qui est le théâtre de règlements de comptes en série, pour cette rentrée politique. "Un tremplin", selon son secrétaire général Steeve Briois, vers les municipales et les européennes.

"Il n’y a pas d’exception marseillaise. Il n’y a qu’une préfiguration marseillaise", a proclamé Mme Le Pen dans son discours de clôture. "La gangrène criminelle, s’étend peu à peu à toute la France. Même les campagnes et les bourgs ruraux ne sont plus épargnés".

Brandissant des drapeaux tricolores - cà et là quelques bannières corses - l'assistance - 4.500 personnes selon le parti- l'a applaudie avec chaleur, criant souvent "on est chez nous !".

Au premier rang, nouveau venu parmi les "marinistes", l'humoriste Jean Roucas, qui a si longtemps moqué les politiques dans le "Bébête show" télévisé.

Mais l'eurodéputée entendait dans son adresse d'une heure vingt, prendre "de la hauteur", tracer "une perspective française", loin de la "petite boutique des horreurs politiques".

"Guerre civile"

Elle a cependant pioché dans tous les grands fondamentaux du FN, de l'anti-atlantisme à l'immigration-invasion en passant par la dénonciation d'élites "incompétentes".

Elle est allée jusqu'à affirmer craindre "la décomposition de l’unité des Français", "la désunion, l’insurrection et peut-être même la guerre civile".

La meilleure nouvelle pour le FN, - même si l'aréopage frontiste faisait mine de s'en désintéresser - se passait ailleurs, dans ce que Mme Le Pen a appelé "l'implosion molle" de l'UMP : la dislocation de la doctrine du ni-ni longtemps professée dans ce parti.

Pendant que le Front exhibait ses jeunes pousses - têtes de liste trentenaires ou quadragénaires - et se rengorgeait d'avoir accueilli à Marseille des experts reconnus de géopolitique ou d'économie sans lien avec lui - la principale formation d'opposition se déchirait en direct et ses alliés traditionnels l'accablaient.

Le président de l'UDI Jean-Louis Borloo a a ainsi signé l'arrêt de mort de l'UMP comme fédérateur de la droite et des centristes.

Le vice-président délégué de l'UMP Luc Chatel a accusé François Fillon de "faire la courte échelle" au FN. Xavier Bertrand, candidat déclaré à la primaire présidentielle de 2016, a dénoncé des "déclarations ambiguës" qui "divisent et affaiblissent l'UMP".

Autre ancien ministre, Laurent Wauquiez, vice-président de l'UMP, reste fidèle au "ni-ni" officiel.

Jusqu'au Premier ministre Jean-Marc Ayrault enjoignant l'UMP de clarifier sa position par rapport au FN.

Mme Le Pen avait donc beau jeu de proclamer la mort du "soi-disant front républicain" de la "funeste bipolarisation de la vie politique" française.

Et tandis que le député Gilbert Collard assurait plus tôt que "le peuple n'a plus peur", elle a dit : "Le vote Front National est un vote positif, d'adhésion, assumé, plein d’espoir".

"Notre succès, en cette année 2013, peut-être le plus grand", a encore déclaré Mme Le Pen, "c’est d’avoir approfondi notre présence dans tous les débats politiques, dans les débats entre Français, d’être incontournables !".

Seul parti à ne pas avoir gouverné, et donc exempt des demandes "d'inventaire" - le FN table, a-t-elle assuré, sur "des centaines d'élus" aux municipales.

L'université d'été visait notamment, au travers d'ateliers techniques, à former les futurs candidats: comment constituer une liste, rester dans le cadre du financement électoral.

Le FN veut aussi être premier aux européennes.

Prochain rendez-vous du parti : une convention à Paris pour les municipales, une autre en janvier sans doute à Lyon pour les européennes.

Source : AFP

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