Costa Concordia: redressement de l'épave dans le port du Giglio

  • L'épave du paquebot Costa Concordia échoué dans le port du Giglio, le 15 septembre 2013 en Italie
    L'épave du paquebot Costa Concordia échoué dans le port du Giglio, le 15 septembre 2013 en Italie AF - Vincenzo Pinto
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AFP

Moment de vérité pour le Costa Concordia: à partir de 04H00 GMT lundi, les techniciens vont tenter de redresser l'énorme épave échouée sur le port du Giglio, une première mondiale vu le gigantisme de l'opération.

Vingt mois après le naufrage du paquebot de croisière, qui avait fait 30 morts et deux disparus le 13 janvier 2012, les autorités italiennes ont donné leur feu vert dimanche. Pour elles, le vent et "la hauteur des vagues" restent "compatibles" avec "les valeurs maximales prévues pour la faisabilité de la rotation".

"Nous allons prouver que tout ce que nous avons imaginé, pensé, calculé, se passera comme prévu", a promis Franco Gabrielli, le chef de la protection civile italienne,dimanche, sous une grande tente blanche aménagée sur le port à l'intention des quelque 400 journalistes venus suivre l'événement.

Même optimisme du côté du groupe Costa, propriétaire du navire, et sa maison-mère américaine Carnival, à qui revient le paiement de cette opération gigantesque (plus de 600 millions d'euros à ce jour).

"Toutes les vérifications en amont ont été faites et tout a été fait pour que l'opération réussisse", a dit Franco Porcellachia, chef de projet de Costa, tout en admettant qu'il est "difficile d'envisager toutes les hypothèses, étant donné qu'il n'y a jamais eu de précédent".

L'événement a attiré aussi des touristes, comme David Odishoo et Carol Marcus, des Américains à peine descendus du ferry, familiers des lieux pour y avoir déjà passé des vacances, qui ne rateraient le spectacle pour rien au monde.

"Nous souffrons encore du décalage horaire donc se lever à 05h00 du matin ne sera pas un problème. Pour nous il sera 23h00 heure de Miami, donc aucun souci, nous serons debout!", ont-ils expliqué à l'AFP, après avoir appris que le "parbuckling" (rotation) de l'immense paquebot, une "prouesse technique fascinante", aurait lieu le lendemain.

Car c'est la première fois qu'un tel exploit est opéré sur un bateau aussi grand - long de près de 290 mètres, haut comme un immeuble de dix étages - et positionné de cette façon - le flanc droit couché sur des rochers.

L'ex-palace flottant sera vidé de toute présence jusqu'à sa mise en sécurisation, et avant d'éventuelles visites des enquêteurs dépêchés par le parquet de Grosseto, toujours à la recherche des corps de deux disparus, une passagère italienne et un serveur indien.

La rotation -d'une durée totale prévue de 10 à 12 heures- doit intervenir en trois phases. Elle sera gérée à distance dans une "salle de contrôle" par 12 personnes, chacune devant son ordinateur avec un rôle distinct à jouer. Chacune sera ainsi reliée, "tel un cordon ombilical" au navire, selon M. Porcellachia.

Même les "battements du cœur" de Nick Sloane, le spécialiste mondial en renflouements embauché par le consortium américano-italien Titan-Micoperi, pour superviser les travaux, le "mythe vivant", vont être contrôlés, plaisantait M. Gabrielli.

Ce à quoi le Sud-Africain, à la tête d'une équipe de 500 personnes de près de 30 nationalités, travaillant 24h sur 24h, a répondu calmement, se disant "prêt", "tous les risques ayant été identifiés". Le chef de l'opération a aussi tenu à remercier la population de l'île qui avait été "compréhensive" ces derniers 18 mois.

Car les habitants, lassés par les demandes d'interviews des journalistes, attendent avec impatience ce fameux jour -maintes fois reporté- où le paquebot qui gâche la vue depuis le petit port, telle une géante verrue métallique, reprendra une position plus "normale" avant d'être renfloué puis remorqué au loin.

Le premier d'entre eux, le maire Sergio Ortelli, affirmait ainsi à la presse que "l'attente était grande, puisque lundi (allait) se concrétiser une année de travail intense".

"Nous sommes convaincus que les choses se passeront bien", a ajouté l'édile qui croise les doigts et a prévu de dormir dimanche "peu mais bien", comme il l'a "toujours fait jusqu'à présent".

Source : AFP

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