Nice: près d'un millier de personnes en signe de soutien au bijoutier

  • Les lieux du crime à Nice le 11 février 2013
    Les lieux du crime à Nice le 11 février 2013 AFP - Jean-Christophe Magnenet
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AFP

Huit cents personnes selon la police, un millier selon les organisateurs, se sont rassemblées lundi après-midi à Nice, en soutien à Stephan Turk, le bijoutier mis en examen pour homicide volontaire pour avoir tué un des braqueurs de son magasin.

Parmi la foule massée sur la place Masséna, en centre-ville, figurait Yann Turk, le fils du bijoutier, pressé de toutes parts par des gens venus lui dire combien ils avaient été "bouleversés" par cette affaire. "Je suis surpris qu'autant de monde soit venu", a-t-il indiqué à des journalistes présents.

Le maire (UMP) de Nice Christian Estrosi et le président du conseil général Eric Ciotti (UMP) étaient également présents. "Quand un Niçois est agressé, mon devoir est d'être à ses côtés", a expliqué le maire, déplorant qu'il y ait une "forte incitation du gouvernement à la violence et à la délinquance" en référence à la réforme pénale en préparation.

Non loin de là, le chef de Nissa Rebela (identitaires niçois) Philippe Vardon essayait de troubler le discours de l'édile, lui lançant des invectives.

L'ancien maire Jacques Peyrat (ex-allié du FN) était également présent au milieu de la foule de commerçants, de clients venus les soutenir et d'autres manifestants, dont beaucoup, interrogés par l'AFP, disaient avoir été eux-mêmes victimes d'agressions.

Une banderole proclamant "non à la prison, oui à la légitime défense" était portée par un petit groupe.

"On ne s'identifie pas du tout à ces gens-là, qui ont profité de l'occasion pour faire de la politique, ce n'est pas notre but", a réagi Jan Arin, l'un des organisateurs de ce rassemblement.

Ce bijoutier niçois s'est cependant dit "touché" par le nombre de commerçants et de clients qui avaient répondu à l'appel des organisateurs.

"Le quotidien du bijoutier est devenu invivable, ça il faut le vivre pour le comprendre", a-t-il encore témoigné, lui qui a déjà fait l'objet de deux prises d'otage dans le cadre de son métier.

Une trentaine d'étudiants en bijouterie, venus en blouse blanche d'un lycée professionnel de la ville, étaient également présents. "Je ne soutiens pas quelqu'un qui a tiré sur un jeune, c'est mon métier que je soutiens", a déclaré l'une d'entre eux, Emilie Ciais, 18 ans. "Il faut qu'il y ait un acte grave pour qu'on réagisse, c'est malheureux", a-t-elle ajouté, disant "comprendre le bijoutier" mis en examen.

Maryline, 59 ans, buraliste à Saint-Laurent-du-Var, une ville jouxtant Nice, s'est dite "aussi concernée que les bijoutiers" par la violence. "En formation, on était plusieurs dizaines (de futurs buralistes), on nous a dit: +un quart d'entre vous se feront braqués+, vous trouvez ça normal ?".

Certains commerces, en particulier sur l'avenue Jean-Médecin toute proche, avaient fermé leur rideau quelques dizaines de minutes en solidarité pendant la manifestation.

Plusieurs centaines de personnes se sont ensuite dirigées vers le Palais de justice, protégé par un cordon de forces de l'ordre, scandant "Libérez le bijoutier" ou encore "Taubira démission".

Le bijoutier a été mis en examen pour homicide volontaire vendredi, après avoir tiré sur les braqueurs qui avait pris la fuite en scooter, blessant mortellement l'un des deux, âgé de 18 ans. Il a été placé en résidence surveillée, sous bracelet électronique.

Les deux jeunes braqueurs l'avaient auparavant frappé à coups de pied et de poing, lui demandant d'ouvrir son coffre. Le commerçant avait obtempéré et les deux malfaiteurs s'étaient emparé des bijoux.

Source : AFP

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