Grèce: le secteur public dans la rue, climat alourdi par un meurtre

  • Des fonctionnaires grecs devant le ministère du travail, le 17 septembre 2013 à Athènes
    Des fonctionnaires grecs devant le ministère du travail, le 17 septembre 2013 à Athènes AFP - Louisa Gouliamaki
  • Manifestation d'enseignants grecs à Athènes, le 16 septembre 2013
    Manifestation d'enseignants grecs à Athènes, le 16 septembre 2013 AFP - Aris Messinis
  • Infographie sur les données de l'économie grecque et la composition du parlement Infographie sur les données de l'économie grecque et la composition du parlement
    Infographie sur les données de l'économie grecque et la composition du parlement AFP - Infographie
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AFP

L'ensemble du secteur public était appelé à la grève mercredi en Grèce, avec d'importantes manifestations prévues, dans un climat assombri par le meurtre d'un militant anti-fasciste imputé aux néo-nazis.

Quelques heures avant le début des manifestations à Athènes, un artiste anti-fasciste âgé de 34 ans est décédé des suites de blessures au couteau, après une bagarre.

L'incident s'est produit vers minuit dans la banlieue de Keratsini, à l'ouest d'Athènes, selon des sources policières.

La victime, Pavlos Fyssas, était un artiste de hip hop, et le principal suspect un homme de 45 ans, membre du parti néo-nazi Aube dorée, a été interpellé par la police en possession d'un couteau.

Le porte-parole du gouvernement Simos Kedikoglou a "dénoncé" ce meurtre à la radio Alpha et a promis de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir de tels faits.

La Parti néo-nazi a immédiatement démenti toute implication dans cet incident meurtrier, qui pourrait nourrir un climat de tension lors des défilés prévus à travers le pays.

Les observateurs politiques estiment que la Grèce n'est pas à l'abri d'accidents lors des manifestations qui pourraient faire basculer le fragile équilibre de la coalition gouvernementale.

Deux manifestations sont prévues dans la matinée a Athènes à partir de 07H30 GMT.

Outre les écoles et les hôpitaux, l'ensemble du secteur public fonctionnait au ralenti en début de matinée, avec un trafic ferroviaire très réduit, en particulier entre la capitale et l'aéroport.

Grévistes et manifestants, dont le mouvement a démarré en début de semaine avec une grève des enseignants, protestent contre une réforme de l'administration qui concerne des milliers d'emplois, menacés de changements d'affectations ou de suppressions pure et simple.

25.00 fonctionnaires en disponibilité, 4.000 licenciés

Au total, 25.000 fonctionnaires doivent être mis en disponibilité, et 4.000 licenciés, d'ici la fin de l'année, pour réduire la dépense publique.

Cette réforme a été engagée sous la pression des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI), dont des experts examinent cette semaine à Athènes les comptes du pays du pays et font le bilan des réformes engagées.

Le Premier ministre grec Antonis Samaras, en visite à Bruxelles mardi, a reçu l'appui du président de la Commission européenne José Manuel Barroso, appelant les Grecs à ne pas "relâcher les efforts".

"Je sais que les citoyens grecs vivent dans des conditions extrêmement difficiles, mais nous pouvons dire maintenant qu'il y a de la lumière au bout du tunnel", après six ans de récession, a affirmé M. Barroso.

Du fait de l'explosion du chômage depuis le début de la crise en 2010, et les mesures drastiques d'austérité, le parti Aube dorée est sur la pente ascendante. Il a gagné environ quatre points dans les sondages ces derniers mois, à environ 13 %.

Ce parti a fait pour la première fois irruption au parlement grec, en juin 2012, raflant 18 sièges sur les 300 de la chambre.

Aube dorée est soupçonné d'avoir orchestré des attaques contre des immigrés, ce qu'il dément, et plusieurs de ses députés sont poursuivis pour violences.

Source : AFP

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