"Pause fiscale": confusion au sommet de l'Etat

  • Ségolène Royal le 11 septembre 2013 à Paris
    Ségolène Royal le 11 septembre 2013 à Paris AFP/Archives - Joël Saget
  • Nathalie Kosciusko-Morizet le 17 septembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris Nathalie Kosciusko-Morizet le 17 septembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris
    Nathalie Kosciusko-Morizet le 17 septembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris AFP - Eric Feferberg
  • François Hollande et Jean-Marc Ayrault le 17 septembre 2013 à l'Elysée à Paris
    François Hollande et Jean-Marc Ayrault le 17 septembre 2013 à l'Elysée à Paris AFP - Patrick Kovarik
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AFP

En admettant que la "pause fiscale" promise pour 2014 par François Hollande ne serait en fait "effective" qu'en 2015, Jean-Marc Ayrault a créé un embrouillamini au sommet de l'Etat dont s'est emparé mercredi l'opposition.

Le président de la République avait pourtant été catégorique le 30 août dans Le Monde: "grâce à l'engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire - plus tôt qu'il n'avait été prévu - une pause fiscale".

Face au "ras-le-bol fiscal" des Français relayé cet été par Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, M. Hollande avait réitéré cet engagement dimanche sur TF1. "En 2014, nous aurions pu poursuivre dans cette trajectoire d'augmenter les impôts. Qu'est-ce que j'ai décidé ? De faire d'abord des économies".

Mais patatras! deux jours plus tard, son Premier ministre, dont il n'a de cesse de louer la loyauté depuis 2012, reconnait dans Metronews que cette promesse ne sera en fait "effective" qu'en 2015.

M. Ayrault, qui ne cache pas en privé que des efforts sont encore nécessaires malgré le début de reprise économique qui s'amorce, admet que les contribuables seront encore mis à contribution l'an prochain, entre la hausse programmée de la TVA, la baisse du quotient familial ou encore la hausse des cotisations retraite.

Cette sortie a brouillé la communication du gouvernement deux jours après les explications données par M. Hollande, même si 69% des Français ne croyaient pas à cette promesse, selon un sondage CSA-Les Echos-Institut Montaigne publié le 5 septembre.

L'entourage de M. Ayrault n'était pas joignable mercredi matin pour commenter les déclarations du Premier ministre.

Secouée ces derniers jours par de nouvelles tensions liées aux déclarations de François Fillon sur le FN, l'UMP s'est immédiatement engouffré dans la brèche pour dénoncer ces contradictions au sommet de l'Etat. "Le gouvernement sur le sujet aura utilisé tout l'éventail des expressions, dans un concours de sémantique: on allait +augmenter les impôts le moins possible+ après ce fut une +pause fiscale+, finalement c'est un +ralentissement+, après un +ralentissement de la hausse+", a raillé sur i

Royal à la rescousse

"Tout ça a un coté ridicule", a renchéri sur France 2 l'ex-ministre UMP du Budget, Eric Woerth, pour qui "on voit bien que le Premier ministre et le président de la République ne sont pas sur la même donne".

Les centristes s'en sont aussi donné à coeur joie, le président de l'UDI, Jean-Louis Borloo, s'étonnant dès mardi soir que le Premier ministre "contredise" le chef de l'Etat. "Concrètement pour les Français, cette déclaration signifie une nouvelle avalanche fiscale en 2014 et un report de la pause en 2015 voir au-delà", a-t-il mis en garde.

Le président du MoDem, François Bayrou, a aussi dénoncé sur France Info un gouvernement "enfermé dans une impasse, enlisé, où aucune promesse n'est respectée".

A gauche, seule Ségolène Royal, présidente PS de Poitou-Charentes, est venue mercredi matin à la rescousse du gouvernement.

"Ce n'est pas du tout incompatible: il y a un objectif à moyen terme 2015 et la volonté politique est de le réaliser avant", a expliqué Mme Royal sur Radio Classique-LCI.

Selon elle, "quand on est au mois de décembre (2014) ou de janvier (2015), il y a un mois d'écart, il ne faut pas chercher de polémique là où il n'y en a pas".

"Il y aura la pause fiscale en 2014, cela a été dit", a assuré Mme Royal. "Il faut que les Français sachent que le gouvernement n'est pas dans une logique d'augmentation aveugle des impôts".

Source : AFP

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