Allemagne: Merkel en route vers un 3e mandat de chancelière

  • Angela Merkel, en meeting de campagne, le 21 septembre 2013 à Stralsund
    Angela Merkel, en meeting de campagne, le 21 septembre 2013 à Stralsund AFP - John MacDougall
  • Angela Merkel, le 21 septembre 2013 à Stralsund
    Angela Merkel, le 21 septembre 2013 à Stralsund AFP - John MacDougall
  • Peer Steinbrück, rival d'Angela Merkel, le 21 septembre 2013 à Francfort
    Peer Steinbrück, rival d'Angela Merkel, le 21 septembre 2013 à Francfort AFP - Daniel Roland
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AFP

L'Allemagne vote ce dimanche au cours de législatives qui doivent reconduire Angela Merkel à la chancellerie, mais risquent de la contraindre à gouverner avec ses adversaires sociaux-démocrates.Angela MerkelL'Allemagne vote ce dimanche au cours de législatives qui doivent reconduire Angela Merkel à la chancellerie, mais risquent de la contraindre à gouverner avec ses adversaires sociaux-démocrates.

"Rarement dans l'histoire de la République fédérale d'Allemagne, le résultat d'élections législatives n'aura été aussi ouvert que cette fois-ci", relevait samedi le grand quotidien munichois Süddeutsche Zeitung.

Les derniers sondages parus vendredi et samedi ont confirmé ce qui est annoncé depuis des mois : la chancelière conservatrice, personnalité préférée des Allemands notamment pour sa gestion de la crise de l'euro, devrait se voir confier un troisième mandat de quatre ans à la tête de la première économie européenne, à l'issue d'une campagne totalement centrée sur sa personne.

Angela Merkel, 59 ans, sera bien la femme la plus puissante du monde, titre que lui a décerné le magazine Forbes sept fois. Aucun de ses homologues en Espagne, en France, en Italie, ou au Royaume-Uni, ne s'est fait réélire depuis le début de la crise financière. Pourtant, les près de 62 millions d'Allemands appelés aux urnes pourraient sanctionner le gouvernement sortant en infligeant une défaite aux alliés libéraux (FDP) de Mme Merkel qui empêcherait la poursuite de leur coalition.

La chancelière affaiblie pourrait alors devoir gouverner avec le Parti social-démocrate (SPD) de son rival Peer Steinbrück, comme pendant son premier mandat (2005-2009).

Les conservateurs pourraient aussi avoir la possibilité de tenter une alliance, très improbable, avec les Verts.

Certains analystes envisagent une entrée au Parlement du nouveau parti anti-euro, "Alternative pour l'Allemagne" (AFD), qui enverrait le signal inquiétant d'une montée du populisme dans un pays exaspéré par les plans de sauvetage des pays du Sud de l'Europe.

Le dernier sondage de l'institut Emnid à paraître dimanche dans le journal Bild am Sonntag, crédite les conservateurs d'Angela Merkel (CDU/CSU) de 39% et le parti libéral FDP de 6%, soit un total de 45% qui ne leur assure pas une majorité.

Les sociaux-démocrates, à 26% et leurs alliés traditionnels, les Verts, à 9%, n'ont quasiment aucun espoir de pouvoir former une coalition.

Ils refusent de s'allier avec la gauche radicale Die Linke, donnée à 9%, alors que la perspective d'une majorité à eux trois ne peut être exclue.

Les anti-euro de l'AFD sont à 4%, tout proche du seuil des 5% pour entrer au Bundestag (chambre basse du Parlement). Mais les sondeurs n'excluent pas un score supérieur grâce au vote protestataire.

"Le suspense persiste jusqu'à la fin", a commenté le patron d'Emnid, Klaus-Peter Schöppner.

A la tête du pays le plus peuplé d'Europe, Angela Merkel, affectueusement surnommée "Mutti" (maman) dans son parti, a fait campagne sur sa popularité personnelle et son bilan, vanté par elle-même comme "le meilleur depuis la Réunification" du pays en 1990.

"Vous savez qui je suis! Vous me connaissez, nous avons réussi ensemble à faire qu'en 2013, il y ait un grand nombre de gens qui aillent mieux qu'en 2009", a-t-elle fait valoir, soulignant la baisse du chômage en Allemagne à seulement 6,8% de la population active.

Son principal adversaire, Peer Steinbrück, a attaqué son bilan social. L'Allemagne est l'un des pays d'Europe comptant le plus de bas salaires.

Cet économiste de 66 ans, réputé pour son humour caustique, a marqué les esprits en s'affichant, faisant un doigt d'honneur, à la "une" d'un magazine.

Ce geste venait couronner une série de gaffes et de polémiques qui ont empêché l'ancien ministre des Finances de Mme Merkel (2005-2009) de mettre en valeur le programme de son parti, considéré comme le plus à gauche depuis longtemps.

Il s'est notamment engagé à instaurer un salaire horaire minimum généralisé de 8,50 euros dès février 2014. "C'est entre vos mains. S'il vous plaît, allez voter! Nous sommes le parti qui veut corriger les dérives" sociales", a-t-il lancé samedi au cours de son dernier meeting à Francfort.

Les bureaux de votre ouvriront à 6H00 GMT, et les premières estimations des chaînes de télévision sont attendues dès leur fermeture, à 16H00 GMT.

Source : AFP

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