Quand Tony Parker ridiculisait Rodez

  • Tony Parker et Boris Diaw,  capitaine de l'équipe de France championne d'Europe, alors pensionnaires de l'Insep durant la saison 1998-1999.
    Tony Parker et Boris Diaw, capitaine de l'équipe de France championne d'Europe, alors pensionnaires de l'Insep durant la saison 1998-1999. Reproduction Centre Presse
Publié le , mis à jour
Paulo Dos Santos

Samedi 3 octobre 1998. Rodez, alors en Nationale 1, accueille l’Insep. Dans les rangs parisiens, le futur meneur de jeu des Bleus et des San Antonio Spurs avait été exceptionnel. Déjà.
 

"Je n’ai plus de souvenir de ce match. Il faudrait demander à Tony Parker s’il se rappelle de moi!" Fred Le Dall était hilare, hier, quand on lui a demandé de se plonger dans le passé, lui qui faisait partie du groupe ruthénois qui recevait, samedi 3 octobre 1998 et pour le compte de la 4e journée de Nationale 1, la bande de minots de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep).

16 ans, 30 points

Ce soir-là, et donc quinze ans avant de lever le trophée de champion d’Europe, Tony Parker, du haut de ses 16 printemps, avait déjà éclaboussé la rencontre de son immense talent. Avec l’aide de ses potes Boris Diaw (l’actuel capitaine des Bleus) et Ronny Turiaf (blessé pour l’Euro), entre autres, le meneur de jeu avait "écrasé" la concurrence: 30 points à l’arrivée dont le panier de la victoire (94-91). Tout cela au nez et à la barbe de joueurs expérimentés comme Didier Przygoda, Laurent Fourestié, Stéphane Gazzetta ou encore l’Américain Eliott Henderson.

Encore des tirs après le match

Désormais entraîneur de l’entente La Pontoise- Andrézieux en Nationale 2, le coach Gilles Versier - dont le fils Bastien a bien failli signer cette saison au Srab avant d’opter pour Auch (N3) - a quant à lui une anecdote qui résume bien le prodige des San Antonio Spurs. "Une fois la rencontre finie et alors qu’il avait été insaisissable durant quarante minutes, tout le monde s’est retrouvé autour de la table pour le repas. Pendant que tout le monde mangeait, lui était resté sur le terrain pour enchaîner les tirs. Seul."

Ce côté professionnel n’a pas échappé non plus à Didier Przygoda. "Avec Stéphane Gazzetta, je défendais sur lui dans les dernières secondes et il nous a marqué le shoot décisif sur la 'truffe'. Nous n’avons rien pu faire. Je l’avais trouvé ultra fort et rapide. C’était déjà un mec exceptionnel, même s’il était beaucoup moins mature que maintenant. À 16ans, c’était un peu normal d’ailleurs! En huit saisons contre l’équipe de l’Insep, je n’avais jamais vu ça."  

Travail, talent, intelligence

Pour l’ancien artilleur ruthénois, aujourd'hui coach à Dax au niveau régional, son éclosion n’a pas été une surprise, même s’il ne s’attendait pas à "le voir si haut". "Il a réussi l’alchimie des trois conditions indispensables pour jouer à ce niveau-là: un talent naturel, énormément de travail et l’intelligence dans ton sport de prédilection. Il y a trois ans, à Pau, j’avais été invité à un entraînement à huis clos des Français. Parker était arrivé trente minutes avant tout le monde avec un assistant coach et il a shooté durant tout ce laps de temps. Il n’y a pas de secret." 
 

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