Jean-Claude Luche révolté contre le redécoupage cantonal

  • Jean-Claude Luche, président du conseil général, en colère contre le redécoupage cantonal qui s'annonce.
    Jean-Claude Luche, président du conseil général, en colère contre le redécoupage cantonal qui s'annonce. Xavier Rousseau
Publié le , mis à jour
christophe cathala

Le président du conseil général ne décolère pas contre la nouvelle carte politique du département que compte imposer, comme partout en France, le ministère de l'Intérieur.

Le président du conseil général ne décolère pas contre la nouvelle carte politique du département que compte imposer, comme partout en France, le ministère de l'Intérieur. Et d'expliquer "que de passer de 46 à 23 cantons aurait des conséquences dramatiques pour tout le tissu rural". Rappelons que, selon une logique comptable, chaque nouveau canton devra rassembler en Aveyron 12 000 habitants, avec une marge de plus ou moins 20 %. Ainsi trois ou quatre cantons actuels n'en feront plus qu'un alors que l'agglomération de Rodez devrait en gagner au moins deux.

La mort du tissu rural

Et Jean-Claude Luche d'expliquer, à la force de l'exemple, que "pour arriver à réunir 11 080 habitants en Nord-Aveyron, on devra regrouper cinq cantons. La nouvelle entité portera le nom de l'un des bourgs centre, les quatre autres étant relégués à faire de la figuration, risquant même d'être anéantis. Car dans ce nouveau canton, tous les services publics risquent fort, à terme, d'être recentrés. De la Poste à la gendarmerie, en passant par l'ADMR... Ce bouleversement m'empêche d'avoir une sérénité pour le milieu rural"

Des conséquences de la parité

Inquiet pour la future représentativité du territoire alors que la loi impose la parité homme-femme pour chaque canton, Jean-Claude Luche admet que le redécoupage pourra entraîner des guerres fratricides au sein même de sa majorité "mais aussi au sein de la gauche". Quand deux élus masculins se retrouveront demain dans le même canton, l'un devra laisser sa place à l'autre... "Comment animer le territoire dans de telles conditions ? Que deviendra la collectivité de proximité ?". Le président du conseil général ne veut pas pour autant en faire une affaire politique : "Des présidents de conseils généraux, de droite comme de gauche (tels en Hérault ou en Haute-Garonne), qui ont déjà reçus leur nouvelle carte cantonale, sont révoltés. Et je le suis tout autant qu'eux sur ce qui s'annonce"

Recours au Conseil d'Etat

Autre motif de colère : la nouvelle partition de l'intercommunalité qu'impose la réforme voulue par le gouvernement, et sur laquelle planchent depuis de longs mois déjà, les élus aveyronnais. "Les communautés de communes une fois formées n'auront peut-être rien en commun avec les nouveaux cantons, c'est incompréhensible". Un ensemble bien négatif aux yeux du président du conseil général qui n'écarte pas l'idée de faire un recours en Conseil d'Etat, dès la nouvelle carte connue. Il aura à cet instant six semaines pour convoquer son assemblée et en débattre. Mais le conseil général ne pourra donner qu'un avis. Et de toute façon, tout devra être définitivement conclu en mars 2014, un an tout juste avant les élections cantonales. 

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?