Barrage de Couesque : Entraygues échappe à la catastrophe

13h55 hier. La sirène retentit dans Entraygues. Le panneau informatif lumineux indique l’évacuation du village. Les écoliers et les riverains sortent, disciplinés, gilets jaunes sur les épaules pour se rendre à l’un des deux centres de rassemblement que sont la maison de retraite et la déchetterie, situées sur les hauteurs. En alerte orange la veille, la commune est passée au rouge. Le plan de sauvegarde communal (PSC) est déplié en mairie où siègent des élus, bénévoles, gendarmes, pompiers pour recevoir d’un côté les appels des administrés, de l’autre les relations publiques. Un exercice virtuel pris au pied de la lettre par les Entrayols.

Les gens se sentent concernés

"Les gens sont très concernés et se mobilisent, ça les sécurise. Des navettes se sont même proposées de participer à l’exercice. Il y a peut-être un peu trop de précipitations", glisse cependant le maire Fernand Nicolau, le téléphone portable à la main. D’où l’intérêt de passer à la pratique même de façon virtuelle. Si évidemment l’ambiance est bon enfant, le poste de commandement en mairie prend l’exercice très au sérieux. Il faut dire qu’une rupture réelle du barrage provoquerait la disparition du village. Et si cela n’est plus arrivé depuis 1959 avec le barrage de Malpasset à Fréjus, il suffit d’une fois…

Souvenir des inondations de 2003

Alors par téléphone et messagerie électronique, on s’informe de la préfecture à la mairie via EDF en passant par les centres de rassemblement, on liste les personnes évacuées ou pas. Christelle Cassan, la secrétaire en charge du PSC depuis 2009 ne ménage pas ses efforts pour coordonner, gardant en mémoire les inondations de 2003. "On préfère ceux (EDF, NDLR) qui sont en place depuis longtemps et qui, depuis le renouvellement des concessions des barrages, travaillent avec nous main dans la main", conclut l’édile. (Se) rassurer demande du temps. L’expérience d’hier en a donné.