Soudain, l'artillerie napoléonienne résonne près de Paris...

  • Reconstitution d'une bataille napoléonienne le 29 septembre 2013 à  Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux
    Reconstitution d'une bataille napoléonienne le 29 septembre 2013 à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux AFP Photo - Eric Feferberg
  • Des personnes déguisées en grognards rejouent une bataille napoléonienne le 29 septembre 2013 à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux
    Des personnes déguisées en grognards rejouent une bataille napoléonienne le 29 septembre 2013 à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux AFP - Eric Feferberg
  • Des personnes déguisées en grognards rejouent une bataille napoléonienne le 29 septembre 2013 à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux
    Des personnes déguisées en grognards rejouent une bataille napoléonienne le 29 septembre 2013 à Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux AFP - Eric Feferberg
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AFP

"Vive l'empereeeur!" Des soldats de l'armée napoléonienne sonnent la charge devant un millier de curieux, férus d'histoire et admirateurs de Bonaparte, dimanche lors d'une reconstitution de la campagne de France de 1814 sur un champ de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux, près de Paris.

Le décor, fait de cultures vallonnées non loin d'une autoroute, n'évoque pas vraiment les champs de bataille de l'épopée napoléonienne.

Mais le ton qui sort des enceintes placées au milieu du public se veut solennel. D'un coup, le silence se fait.

"Ce pré fut un champ de bataille. L'un des derniers de la campagne de 1814. Les soldats français devaient empêcher les colonnes russes, puis prussiennes, de franchir le plateau, passer la Marne et faire tomber Paris. Ils étaient 650 contre 35.000. C'est en hommage à eux que nous sommes ici."

Les paroles du président de l’association des Grognards de la Marne, François La Burthe, font leur effet sur la petite Marion, 11 ans. "Moi, je serais restée chez moi car 650 contre 35.000, ça fait quand même beaucoup contre pas beaucoup", lâche-t-elle.

Pour cette reconstitution, les soldats sont moins nombreux, environ 300. Des habitants de Seine-et-Marne mais aussi des élèves de Saint-Cyr et des amoureux de ces jeux de rôle historiques, dont certains travaillent depuis trois ans pour recréer le plus fidèlement possible, deux cents ans plus tard, cet épisode de la campagne de France.

Crottin sur la baïonnette

Pourtant, la machine à remonter le temps est un brin détraquée: sous leur beau manteau militaire, des soldats portent un short tandis qu'avant la charge, un officier sort péniblement de son pantalon serré un téléphone portable...

"Il faut saluer le travail des bénévoles, mais pour vous donner une idée, les reconstitutions aux Etats-Unis, c'est 15.000 personnes à Gettysburg (Pennsylvanie)", explique Guillaume, militaire venu de Maisons-Alfort avec toute sa famille.

Subitement, les mottes de terre où étaient placés des pétards explosent, donnant l'illusion que l'artillerie entre en action. Mais le vent souffle en direction du public qui, juché sur des bottes de foin, se retrouve pris sous une épaisse fumée noire.

"Hé ho, ce n'est pas nous l'ennemi!", lance un spectateur. L'animateur tente de calmer les ardeurs: "Vous pourrez dire que vous en avez pris plein les yeux aujourd'hui!".

Après l'artillerie, arrivent la charge de l'infanterie et le corps à corps. "Certains fantassins vicieux mettaient du crottin de cheval sur le bout de la baïonnette", raconte l'historien au micro. "Ah, c'est dégueu", rétorque une personne dans le public.

En haut du champ, un Napoléon stoïque avec son bicorne, confortablement assis dans une carriole, scrute la fin des combats, au grand dam de certains passionnés d'histoire qui relèvent en aparté que l'empereur n'était pas présent lors de la vraie bataille.

Non loin de stands où des associations vendent des cravates, des briquets ou des clés USB à l'effigie de "Napoléon le grand", Marion, elle, a apprécié d'avoir découvert le fracas d'une bataille. En bonne élève de 6e, elle livre sa leçon: "Napoléon était un empereur. Il avait trop de pouvoir alors il s'est fait avoir".

Source : AFP

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